Au moins 221 personnes ont péri et plus de 1,5 million ont été déplacées ces derniers jours après des inondations et glissements de terrain liés à la mousson au Népal, en Inde et au Bangladesh, ont indiqué mardi les autorités de ces pays.

Au Népal, pays le plus touché, les pluies torrentielles de la mousson annuelle ont affecté près de 20% de la population, détruisant des milliers d'habitations et tuant du bétail.

«Selon les dernières informations que nous avons reçues, 111 personnes ont été tuées, 35 sont toujours portées disparues», a déclaré mardi devant le Parlement népalais le ministre de l'Intérieur Janardan Sharma.

Présent à Katmandou pour une visite de quatre jours, le vice-premier ministre chinois Wang Yang s'est engagé mardi à verser au Népal une aide d'un million de dollars pour faire face aux inondations.

Le Terraï, région de plaines densément peuplées dans le sud du Népal, a payé le plus lourd tribut aux pluies torrentielles de la mousson. C'est la région la plus fertile du pays et les répercussions économiques pourraient également être lourdes.

En Inde voisine, les autorités ont fait état mardi de 81 morts à travers le pays, principalement dans ses parties est et nord-est.

Dans le nord-est, tous les trains ont été suspendus et environ 200 000 personnes se sont réfugiées dans des camps d'urgence dans l'État d'Assam.

Le Bangladesh, dont un tiers est inondé, a recensé 29 morts, alors qu'environ 1,5 million de personnes se sont retrouvées bloquées, a indiqué à l'AFP Reaz Ahmed, chef de son département de gestion des catastrophes.

Près de 1200 abris ont été installés au Bangladesh et l'armée a été réquisitionnée afin de consolider des digues dans le nord du pays et de participer aux opérations de secours.

La Croix-Rouge du Népal a averti que des pénuries d'eau potable et de nourriture pourraient provoquer une crise humanitaire dans ce pays pauvre de l'Himalaya.

Dans le district de Saptari dans le sud-est du Népal, les habitants tiennent le gouvernement pour responsable de l'ampleur des dégâts, ne réussissant pas à résoudre les problèmes d'inondations qui surviennent chaque année et à envoyer rapidement de l'aide aux populations.

«Ce dont nous avons besoin, c'est que le gouvernement résolve ce problème. Nous souffrons chaque année, depuis des décennies», a témoigné un habitant, Pankaj Mishra.

Le gouvernement est surtout critiqué pour sa centralisation de l'aide aux victimes d'inondations, qui retarde sa livraison.

Dans la réserve naturelle népalaise de Chitwan, les précipitations ont également coûté la vie à un rare rhinocéros unicorne, une espèce protégée, cible des braconniers.