Le président philippin Rodrigo Duterte a demandé au Congrès d'approuver le recrutement de 20 000 soldats supplémentaires afin de faire face aux menaces pour la sécurité, à la suite d'affrontements dans le sud de l'archipel, a annoncé dimanche son porte-parole.

Près de 700 personnes ont été tuées, selon un décompte officiel, en deux mois et demi dans la ville méridionale de Marawi dans des combats contre des djihadistes qui ont prêté allégeance au groupe État islamique (EI).

Le 23 mai, les islamistes brandissant le drapeau noir de l'EI avaient mis à sac certains quartiers de Marawi, qu'ils occupent toujours. En réaction, M. Duterte avait décrété la loi martiale dans la région de Mindanao, soit le tiers sud de l'archipel.

« La demande présidentielle de 20 000 soldats supplémentaires entre dans le cadre de notre politique de sécurité pour protéger les parties du pays où les menaces pour la sécurité sont persistantes », a déclaré Ernesto Abella dans un communiqué.

« Le déploiement de troupes à Marawi et d'autres sites de Mindanao doit être rééquilibré pour assurer une efficacité maximale », a-t-il également déclaré.

L'armée philippine comprend à peu près 165 000 militaires et fait face à des multiples menaces : outre les djihadistes à Mindanao, des rebelles communistes éparpillés dans tout l'archipel ainsi que des différends territoriaux avec Pékin en mer de Chine méridionale.

L'armée de l'archipel est parmi les mois bien équipées de la région, avec seulement une dizaine de chasseurs et une marine constituée en grande partie de bateaux d'occasion.

De nombreux soldats ont été déployés à Marawi si bien que d'autres régions se sont plaintes de ne plus être protégées.

M. Duterte a demandé au Congrès la semaine dernière de financer le recrutement de 20 000 militaires supplémentaires lors d'une visite à Marawi, sans préciser les montants nécessaires.