Un ancien magnat de l'internet qui avait porté un t-shirt avec une représentation de Hitler pendant un débat télévisé a déclenché des protestations au Japon, et la chaîne de télévision publique NHK a présenté des excuses

L'homme d'affaires Takafumi Horie, fondateur du fournisseur de services internet Livedoor, qui a passé deux ans en prison jusqu'en 2013 pour fraude comptable, participait mercredi à l'émission «Gogo Nama» avec sur le poitrail une caricature d'Adolf Hitler accompagnée d'un symbole de la paix et des mots «NO WAR».

Le vêtement a suscité une volée de critiques et des téléspectateurs ont appelé la chaîne ou se sont manifestés sur les réseaux sociaux.

«Ce t-shirt n'est pas approprié, car il évoque Hitler», a dit l'un d'eux, selon un porte-parole de la NHK. Un autre a déclaré: «Même s'il est écrit "pas la guerre", je ne comprends pas pourquoi il porte ça».

Un animateur de la NHK s'est excusé auprès de ceux qui s'étaient «sentis mal à l'aise» à la fin de l'émission.

M. Horie, auteur d'un livre intitulé «Mon combat», qui rappelle le «Mein Kampf» de Hitler, a lancé un tweet défendant son habit et qualifiant les critiques de «faibles d'esprit».

«J'ai porté ce t-shirt représentant Hitler en train de crier "Pas la guerre" et orné d'un symbole de la paix plusieurs fois, mais tout cela n'explose que maintenant», a-t-il écrit, ajoutant un caractère japonais signifiant le rire.

«À mon avis, il est impossible de ne pas y voir un t-shirt avec un message pour la paix», a-t-il dit, ajoutant: «il y a tellement de gens qui ne comprennent pas l'humour».

Régulièrement, des actes ou des propos aux accents pronazis au Japon provoquent la controverse et attirent des critiques internationales, bien qu'ils tendent à être attribués à de l'ignorance ou à un manque de sensibilisation au sujet, plus qu'à des intentions malicieuses.

En avril, le Gamba Osaka, l'un des clubs phare de la J-League de football, avait présenté ses excuses sur son site internet, après le déploiement par des supporters d'une banderole avec une croix proche de la croix gammée nazie.

Quelques mois plus tôt, les jeunes chanteuses d'un groupe japonais avaient endossé des costumes semblables à des uniformes de l'Allemagne nazie lors d'un concert, ce qui avait suscité des protestations.

«Les élites du Japon ont besoin d'être éduquées au sujet de l'Holocauste nazi», a jugé dans un communiqué début juillet le centre Simon Wiesenthal, organisation de défense des droits de l'homme, de lutte contre les activités néonazies et de recherche sur l'Holocauste.

Il réagissait à des remarques d'un responsable de la Banque du Japon qui avait fait les louanges de la politique économique d'Adolf Hitler. La banque centrale s'était excusée.