Le ciel de Pyongyang a été embrasé jeudi soir par un gigantesque feu d'artifice et des habitants ont dansé dans la capitale nord-coréenne pour célébrer le tir historique d'un missile intercontinental.

Des milliers de responsables du régime, de militaires et de civils se sont rassemblés pour assister au feu d'artifice tiré autour de la Tour du Juche, qui culmine à 170 mètres de haut.

«Nous célébrons avec enthousiasme le lancement réussi du missile balistique intercontinental, plus grande réalisation de l'histoire de notre république», pouvait-on lire sur une banderole suspendue sur la place Kim Il-Sung.

Parmi les personnalités présentes figuraient Kim Yong-Nam, le chef de l'État de la Corée du Nord dont la fonction est largement honorifique, ou encore le haut général Hwang Pyong-So, rapporte l'agence officielle nord-coréenne KCNA.

Des orateurs «ont chaleureusement félicité les scientifiques de la défense nationale pour avoir frappé les impérialistes américains au visage», poursuit l'agence.

Si «les impérialistes américains commettent la plus petite provocation militaire» contre le Nord, ont annoncé ces orateurs selon KCNA, l'armée «montrera au monde comment le territoire des États-Unis sera réduit en cendres».

Depuis l'arrivée au pouvoir de Kim Jong-Un fin 2011, la Corée du Nord a considérablement accéléré le développement de ses programmes nucléaire et balistique, pourtant interdits par la communauté internationale.

Et mardi, jour de l'indépendance américaine, elle a tiré un missile Hwasong-14 dont les experts pensent qu'il pourrait avoir une portée de 8000 km et être par conséquent en mesure d'atteindre l'Alaska ou Hawaï.

Cet indéniable succès technologique rapproche Pyongyang de la réalisation de son objectif, qui est d'être en mesure de menacer le territoire continental américain du feu nucléaire.

Kim Jong-Un a affirmé mardi que le tir d'un ICBM un 4 juillet, jour de la fête nationale américaine, était un «cadeau» aux «salauds d'Américains».

Jeudi soir, la foule nord-coréenne a religieusement écouté les discours avant que des hommes en chemise et cravate et des femmes en costume traditionnel ne commencent à danser sur la place. Le premier morceau qui a retenti a été «Gloire au général Kim Jong-Un», selon KCNA.

La Corée du Nord, qui justifie ses programmes balistique et nucléaire par la menace que représentent les 28 500 militaires américains stationnés en Corée du Sud, est sous le coup de multiples résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU assorties de sanctions.