Le nouveau patron de l'espionnage sud-coréen a à son actif d'avoir contribué à l'organisation de deux sommets entre les deux Corées dans les années 2000 et d'avoir participé à un projet de construction de réacteur nucléaire en Corée du Nord.

Le chef du Service national du renseignement de Corée du Sud, Suh Hoon, a travaillé pour cette agence pendant 28 ans jusqu'à son départ en 2008, lors de l'élection d'un gouvernement conservateur, puis s'est engagé dans la vie universitaire.

Il revient à la tête de son ancienne organisation après avoir été nommé par le président de gauche tout juste élu Moon Jae-In, qui s'est déclaré favorable à une forme de dialogue avec Pyongyang.

«Il est prématuré de parler de nouveau sommet intercoréen», a déclaré M. Suh à la presse après sa nomination. «Mais on en a besoin».

Le premier sommet du genre avait eu lieu en 2000, le second en 2007.

M. Suh, 63 ans, avait également passé deux ans en Corée du Nord dans les années 1990, au moment où un consortium international construisait deux réacteurs à eau légère à Sinpo, aux termes d'un accord avec les États-Unis qui prévoyait le gel du programme d'armements nord-coréen et à terme son démantèlement.

Cet accord avait déraillé sur fond de méfiance réciproque.

M. Suh a étudié à l'École Johns Hopkins des études internationales avancées de Washington et a obtenu un doctorat des affaires nord-coréennes à l'Université Dongguk de Séoul. Il enseignait à la prestigieuse université Ehwa de Séoul.

Le nouveau chef de l'État lui a demandé de réformer le service d'espionnage afin «de l'empêcher de se mêler de politique intérieure et de la faire renaître sous forme d'agence de renseignement pure».