Les militaires pakistanais ont affirmé dimanche avoir tué plus de 50 soldats afghans lors d'échanges de tirs vendredi à la frontière entre les deux pays.

« Nous avons le regret de vous informer que cinq postes-frontière afghans ont été entièrement détruits, que plus de 50 de leurs soldats ont été tués et une centaine blessés », a déclaré aux journalistes le chef des gardes-frontières afghans, le général Nadim Ahmad.

« Nous regrettons leurs pertes, mais nous avons dû répliquer », a-t-il ajouté, indiquant que deux soldats pakistanais avaient été tués et neuf blessés.

Kaboul a aussitôt démenti ces pertes, affirmant que les affirmations des gardes-frontières pakistanais étaient « totalement fausses ».

Les échanges de tirs se sont produits vendredi à proximité d'un des principaux postes-frontière entre les deux pays pendant une opération de recensement côté pakistanais.

L'Afghanistan a affirmé que des agents de recensement pakistanais, accompagniés de soldats, avaient franchi la frontière, ce qu'anié le Pakistan.

Au moins huit civils ont été tués, sept côté pakistanais et un côté afghan, selon des bilans donnés précédemment.

Les deux pays sont séparés par la ligne Durand, une frontière de 2400 kilomètres tracée par les Britanniques en 1896 et contestée par Kaboul.

Les populations pachtounes locales ne lui accordaient traditionnellement que peu d'importance, d'autant que nombre de villages sont construits à cheval sur cette ligne, avec parfois des bâtiments ayant une porte au Pakistan et l'autre en Afghanistan.

Les contrôles frontaliers étaient quasi-inexistants -- jusqu'à un renforcement récent par le Pakistan.

La frontière n'est pas le seul différend entre Kaboul et Islamabad : l'Afghanistan accuse le Pakistan de soutenir les talibans afghans, qu'Islamabad reconnaît avoir abrité mais seulement pour les pousser à négocier avec Kaboul.

Le Pakistan a aussi accusé l'Afghanistan d'abriter des groupes armés menant des attaques sur le sol pakistanais.

Le Pakistan a lancé en mars son premier recensement depuis près de 20 ans, une tâche titanesque pour un pays considéré comme le sixième plus peuplé du monde, avec une population galopante qui aurait dépassé les 200 millions d'habitants.