Sept policiers de Hong Kong ont été condamnés vendredi à deux ans de prison pour avoir agressé un manifestant lors du mouvement pour la démocratie de 2014, passage à tabac dont la vidéo avait fait le tour du monde.

Les sept condamnés avaient été reconnus coupables en début de semaine de blessures à l'encontre de Ken Tsang, un militant du Parti civique. Ils avaient toutefois été relaxés du chef plus grave de coups et blessures volontaires graves.

Les images de l'agression survenue près du siège du gouvernement de l'ancienne colonie britannique retournée en 1997 sous tutelle chinoise avaient été filmées par la télévision locale.

Elles avaient choqué les habitants et enfoncé un coin dans la confiance témoignée à leur force de police, qui bénéficiait jusque là d'une réputation plutôt favorable.

On voyait le militant traîné, menottes aux poignets, dans un coin sombre d'un parc public par un groupe d'agents en civil, puis être roué de coups de poing et de pied.

C'était une «attaque brutale», a déclaré le juge David Dufton en prononçant la sentence. Il faut «faire un exemple» des policiers coupables d'avoir violé la loi, a-t-il dit.

Les officiers encouraient au maximum trois ans de prison.

«Le nombre multiple de blessures et les dégâts infligés à la réputation de Hong Kong (...) contribuent à la nature très grave de l'affaire», a poursuivi le magistrat.

Des dizaines de milliers de manifestants avaient pris part à l'immense mobilisation de l'automne 2014 destinée à réclamer un véritable suffrage universel pour la désignation du chef de l'exécutif en mars 2017.

Les policiers ont parfois été critiqués pour avoir eu la main dure pendant les 79 jours qu'avait duré le mouvement, lequel avait paralysé des quartiers entiers de Hong Kong.

La victime avait été blessée au visage, au cou et sur différentes parties du corps.

La défense avait fait valoir que le moral des policiers, dont certains avaient été blessés, était au plus bas, évoquant la «fragilité humaine».

Ken Tsang, un travailleur social, a lui-même été condamné à cinq semaines de prison pour agression contre des policiers qu'il avait aspergés d'eau, cette même nuit.

Il n'était pas présent à l'audience, mais a toujours dit que son procès était destiné à détourner l'attention des poursuites contre les policiers.