Les autorités chinoises ont fermé neuf usines et interpellé certains responsables après l'éclatement d'un scandale retentissant de pistes d'athlétisme toxiques, constituées à partir de déchets industriels et utilisées dans des écoles, a annoncé jeudi un média officiel.

Les cas d'enfants tombés malades après exposition aux émanations nocives de revêtements synthétiques sont régulièrement évoqués par la presse chinoise ces dernières années.

Des parents d'élèves d'une école primaire réputée de Pékin manifestent depuis plusieurs jours, assurant que leurs enfants ont été victimes de saignements de nez et de réactions allergiques après avoir emprunté les pistes d'athlétisme de l'établissement.

Une affaire qui s'ajoute à la longue liste des scandales sanitaires touchant la Chine, où les normes de sécurité sont parfois bafouées par l'appât du gain.

La télévision publique CCTV a révélé cette semaine que des dizaines d'entreprises de Cangzhou et Baoding, dans la province du Hebei, voisine de Pékin, produisaient des éléments de pistes à partir de déchets recyclés comme des pneus de voitures ou des câbles électriques.

Ces matériaux sont soupçonnés de contenir des substances chimiques toxiques et des métaux lourds.

La municipalité de Cangzhou a constitué une équipe d'enquête et les autorités locales ont fait fermer neuf usines, placé sous scellé leurs machines, leur matériel et leurs produits semi-finis et arrêté le «personnel associé», a affirmé jeudi hebnews.cn, un site officiel du gouvernement provincial.

La pollution de l'air et la contamination des produits alimentaires suscitent régulièrement l'inquiétude des parents, beaucoup n'ayant qu'un unique enfant en vertu de la politique chinoise de contrôle des naissances.

Des dizaines de parents de l'École primaire expérimentale numéro deux de Pékin ont manifesté mercredi après avoir commandé une enquête indépendante indiquant des niveaux élevés de polluants dans la piste d'athlétisme, a déclaré à l'AFP Mme Ge, mère d'un élève.

Les responsables de l'école ont refusé de rencontrer les parents et environ 50 d'entre eux, «en colère», ont protesté sur l'avenue Chang'an, la principale artère de la capitale chinoise, a-t-elle assuré.

Mi-juin, le nouveau lycée français de Pékin, inauguré le mois dernier, a fermé son auditorium et son gymnase après la contamination de nombreux élèves par des émanations toxiques venues de portes, de fauteuils et de marquages au sol.

La CCTV avait fait état en avril de près de 500 cas d'enfants malades dans une école de Changzhou, implantée sur un site jadis occupé par des usines chimiques.