La tante du leader de la Corée du Nord Kim Jong-Un vit dans l'anonymat aux États-Unis, où elle gère une entreprise de nettoyage à sec après avoir fait défection en 1998, a affirmé vendredi le Washington Post.

Ko Yong-Suk, qui vit avec son mari Ri Gang et leurs trois enfants sous des noms d'emprunt, est la soeur de Ko Yong-Hui, l'une des épouses du défunt leader nord-coréen Kim Jong-Il et la mère de Kim Jong-Un.

Le couple, qui était proche du pouvoir communiste de Corée du Nord, avait été envoyé en Suisse pour s'occuper de membres de la famille dirigeante nord-coréenne, dont Kim Jong-Un, pendant leurs études dans ce pays.

«Il ne créait pas de problèmes, mais il s'irritait facilement et manquait de tolérance», a déclaré Mme Ko selon le quotidien américain.

«Lorsque sa mère essayait de le réprimander parce qu'il jouait trop et n'étudiait pas assez, il ne répliquait pas, mais il protestait par d'autres moyens, comme de se mettre en grève de la faim», a-t-elle raconté.

Selon Mme Ko, Kim Jong-Un est né en 1984, et non en 1982 ou 1983 comme on le croit, ce qui signifierait qu'il n'avait que 27 ans quand il a succédé en 2011 à son père Kim Jong-Il à la tête de la Corée du Nord.

Le fils de Mme Ko est né la même année et les deux petits garçons jouaient ensemble, selon son récit. «Lui et mon fils étaient camarades de jeu depuis leur naissance», a-t-elle déclaré au Washington Post. «Je leur ai changé leurs couches à tous les deux.»

La passion du petit Kim Jong-Un était le basket-ball, a déclaré Mme Ko. «Il a commencé à jouer au basket-ball, et c'est devenu une obsession pour lui», a-t-elle dit, ajoutant même qu'il dormait avec un ballon.

Kim, réputé pour avoir été fan de Michael Jordan, le légendaire basketteur américain, a reçu plusieurs fois à Pyongyang le célèbre coéquipier de ce dernier chez les Chicago Bulls, Dennis Rodman, depuis qu'il est au pouvoir.

Toujours selon Mme Ko, Kim a su dès 1992 qu'il était destiné à succéder à son père à la tête de la Corée du Nord. Le signal est venu lors de son huitième anniversaire, lorsqu'il a reçu un uniforme de général et que la haute hiérarchie militaire nord-coréenne s'est inclinée devant lui.

On ne sait pas précisément pourquoi Mme Ko a fait défection vers les États-Unis, où elle est arrivée avec son mari après qu'ils se furent présentés à l'ambassade des États-Unis à Berne.

Après avoir été interrogés pendant des mois, ils ont finalement été réinstallés aux États-Unis «à quelques heures de route de New York», où ils ont commencé une nouvelle vie sous de nouveaux noms - qui n'ont pas été révélés par le Washington Post - et ont créé une entreprise avec l'aide financière de la CIA.

Ils ont été interviewés par le quotidien à New York et à leur domicile.

Les trois enfants de Mme Ko sont allés à l'université et ont trouvé des emplois aux États-Unis.

Bien que le couple coopère toujours avec la CIA, le mari de Mme Ko, Ri Gang, a affirmé qu'ils n'avaient trahi aucun secret en arrivant aux États-Unis.

La CIA «pensait que nous devions connaître des secrets, mais nous ne savions rien», a-t-il déclaré. «Nous ne faisions que nous occuper des enfants et les aider dans leurs études».

Tous deux sont soucieux de préserver leur vie privée et prudents dans ce qu'ils disent du neveu de Mme Ko, «auxquels ils se réfèrent régulièrement comme «le Maréchal Kim Jong-Un»», précise le Washington Post.