Un couple homosexuel hispano-américain, bloqué en Thaïlande avec son bébé de 15 mois né d'une mère porteuse thaïlandaise qui contestait son départ, a obtenu mardi gain de cause devant un tribunal de Bangkok.

«Pour l'intérêt de l'enfant, seul le plaignant aura maintenant la garde exclusive de l'enfant», a déclaré le juge, d'après un résumé du verdict transmis par communiqué.

Le rendu du verdict s'est en effet déroulé à huis clos, la presse n'étant pas autorisée à entrer dans le tribunal.

«Les plaignants sont homosexuels, mais leur homosexualité n'est pas un obstacle à l'éducation de l'enfant et à leurs capacités à faire son bonheur comme celui de n'importe quel autre enfant», est-il aussi indiqué.

L'Américain Gordon Lake et son époux espagnol Manuel Valero, affrontent depuis des mois la mère porteuse thaïlandaise à laquelle ils avaient eu recours pour la conception de Carmen, née en janvier 2015.

Devant son refus de signer des papiers leur permettant de quitter le pays avec l'enfant, les deux hommes la poursuivaient en justice. D'après eux, Patita Kusonrang avait changé d'avis et refusé de signer après avoir découvert leur homosexualité.

«Nous sommes tellement heureux que ce cauchemar prenne fin», a déclaré après le procès, les larmes aux yeux, Manuel Valero à la sortie du tribunal.

Les deux hommes, qui ont déjà un petit garçon également né en Inde par GPA (gestation pour autrui) et vivent habituellement à Valence, dans l'est de l'Espagne, ont confié leur fils à une tante dans l'attente de leur retour.

Cette affaire a ravivé des tensions en Thaïlande, qui a joui d'une réputation controversée de plaque tournante florissante de la GPA, un commerce très lucratif longtemps resté peu encadré.

En février 2015, une loi interdisant aux étrangers de faire appel à des mères porteuses thaïlandaises a été votée, après plusieurs scandales.

L'élément déclencheur avait été l'abandon d'un bébé né trisomique par un couple australien, qui a cependant gardé sa jumelle, celle-ci n'étant pas atteinte par le syndrome de Down.