Le ministre philippin de la Défense Voltaire Gazmin a indiqué jeudi qu'il espérait que le renforcement de la présence militaire américaine aux Philippines «dissuaderait» la Chine de passer en force dans ses différends territoriaux avec son pays en mer de Chine méridionale.

«Nous espérons que la présence des forces américaines ici va dissuader la Chine d'entreprendre des actions déplacées», a dit le ministre philippin dans une conférence de presse commune à Manille avec le chef du Pentagone Ashton Carter.

La Chine et les Philippines sont en conflit territorial dans la mer de Chine, que Pékin revendique dans sa quasi-totalité.

Elle mène, dans l'archipel des Spratleys (sud), d'énormes travaux de remblaiement, transformant des récifs coralliens en ports, pistes d'atterrissage et infrastructures diverses.

Ashton Carter a annoncé jeudi que les Américains laisseraient aux Philippines jusqu'à la fin avril 275 hommes, et cinq avions d'attaque au sol A-10 venus participer à l'exercice Balikatan qui vient de s'achever.

Le Pentagone s'attend à ce que d'autres déploiements «prennent la suite» de ces forces à la fin du mois, selon un responsable de la Défense américain.

M. Carter a indiqué que les troupes américaines auraient désormais une présence «périodique, régulière» aux Philippines.

Et il a également dit que les États-Unis et les Philippines menaient des patrouilles navales conjointes en mer de Chine méridionale, qui ont commencé en mars.

Il a toutefois que cette présence n'était pas «une approche de provocation», mais manifestait une volonté de «défendre le système de principes, de paix et de sécurité» qui a permis à l'Asie de prospérer depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

«Nous ne prenons pas parti» dans les disputes territoriales en mer de Chine méridionale, a-t-il rappelé. Les États-Unis appellent à un règlement négocié des différentes revendications territoriales, qui concernent également, outre la Chine et les Philippines, le Vietnam, la Malaisie, Taïwan et Brunei.