Les autorités de Taipei ont accusé la police kényane mardi d'avoir forcé un second groupe de Taïwanais à prendre un avion pour la Chine, au lendemain d'une première expulsion de ressortissants de l'île vers le régime continental rival.

Les 15 Taïwanais expulsés mardi étaient détenus dans un poste de police, bien qu'ayant été mis hors de cause par la justice kényane dans une affaire de cyber-escroquerie, a rapporté le ministère taïwanais des Affaires étrangères.

On ignorait si les 15 étaient effectivement en route pour la Chine qui proclame que le régime de Pékin est le seul représentant légitime du pays et s'oppose à toute reconnaissance de Taïwan dans le monde.

Un autre groupe de 22 Taïwanais arrêtés la semaine dernière dans le même cadre devait également être renvoyé en Chine mardi, a ajouté le ministère.

Le représentant de Taïwan en Afrique avait été informé mardi matin que la police kényane voulait les envoyer en Chine. L'île n'entretient de relations diplomatiques qu'avec de rares pays d'Afrique, parmi lesquels ne figure pas le Kenya, et son diplomate le plus proche séjourne dans la capitale sud-africaine.

«Notre collègue s'est immédiatement rendu à la prison pour rencontrer les détenus, mais il s'est heurté à toutes sortes d'obstacles», a déclaré le chef de la section Asie de l'Ouest et Afrique au ministère des Affaires étrangères.

«Ils refusaient de coopérer à leur expulsion et la police a abattu les murs, fait usage de gaz lacrymogènes, puis plus de dix policiers ont pénétré à l'intérieur avec des fusils d'assaut», a ajouté M. Chen à la presse à Taipei.

Trois membres de l'ambassade de Chine à Nairobi étaient présents, a-t-il dit, alors que Taipei accuse Nairobi d'avoir expulsé ses ressortissants sous la pression de Pékin.

Taipei a déjà déclaré lundi avoir protesté contre l'expulsion du Kenya, vendredi, vers la Chine communiste de huit Taïwanais également mis hors de cause dans la même affaire d'escroquerie.

Les autorités taïwanaises ont accusé Pékin d'avoir «enlevé» ses huit ressortissants et exigé leur retour. L'un d'eux est également détenteur d'un passeport américain, selon le ministère taïwanais des Affaires étrangères.