Dix-huit soldats et cinq combattants islamistes du groupe Abou Sayyaf ont été tués samedi dans des affrontements dans le sud des Philippines, a annoncé dimanche un porte-parole militaire.

«Cela fait parte des opérations militaires contre Abou Sayyaf», lancées après une série d'enlèvements d'étrangers, a indiqué le porte-parole militaire de la région, le commandant Filemon Tan, précisant qu'au moins quatre soldats ont été décapités lors de violents affrontements avec une centaine de combattants islamistes sur l'île de Basilan. Un des cinq combattants islamistes tués était de nationalité marocaine.

Ces violences ont éclaté au lendemain de la libération d'un ancien prêtre italien, enlevé et retenu en otage par des islamistes présumés depuis l'automne.

Le groupe islamiste Abou Sayyaf s'est fait connaître au début des années 2000 en enlevant contre rançon des dizaines de touristes étrangers. Il détiendrait aujourd'hui une vingtaine d'otages.

Abou Sayyaf, fondé dans les années 1990 avec le soutien financier d'Oussama ben Laden, est accusé d'avoir organisé les pires attentats terroristes jamais perpétrés dans l'archipel, en particulier celui contre un ferry qui avait fait plus de 100 morts en 2004.

En 2014, le groupe Abou Sayyaf, qualifié de «terroriste» par les États-Unis, a prêté allégeance au groupe État islamique (EI), qui contrôle de vastes territoires en Irak et en Syrie.

Des islamistes d'Abou Sayyaf retiennent par ailleurs depuis septembre deux Canadiens et un Norvégien. En mars, ils avaient fixé un délai d'un mois pour le versement d'une rançon de plusieurs millions d'euros.