La Corée du Nord a annoncé jeudi qu'elle allait se débarrasser de tous les actifs laissés sur son sol par les entreprises sud-coréennes impliquées dans deux projets communs aujourd'hui au point mort, un geste qui risque d'aggraver les tensions sur la péninsule.

« Nous allons complètement liquider tous les actifs des entreprises sud-coréennes et des institutions liées qu'elles ont laissées derrière elles chez nous », a annoncé le Comité pour la réunification pacifique de la Corée dans un communiqué diffusé par l'agence officielle KCNA.

Il précise que les projets concernés sont la station de montagne nord-coréenne du mont Kumgang et le complexe industriel intercoréen de Kaesong.

Le Comité précise que cette décision est une réponse aux sanctions unilatérales annoncées mardi par la Corée du Sud, qui étaient elles-mêmes une mesure de rétorsion après le quatrième essai nucléaire nord-coréen en janvier et le tir en février d'une fusée.

« À compter de maintenant, nous déclarons nuls tous les accords conclus entre la Corée du Nord et la Corée du Sud en matière de coopération économique et de programmes d'échanges », peut-on lire dans le communiqué.

Séoul avait riposté en février au lancement d'une fusée par Pyongyang en annonçant la suspension des opérations sur la zone industrielle intercoréenne de Kaesong, un des ultimes projets communs de coopération entre Nord et Sud.

Séoul avait accusé Pyongyang de détourner le produit de ce programme commun pour financer ses programmes nucléaire et balistique proscrits.

Pyongyang avait en réponse expulsé tous les Sud-Coréens travaillant à Kaesong, un complexe situé en territoire nord-coréen, et gelé les actifs sud-coréens.

Les entreprises sud-coréennes jusqu'alors présentes dans la zone industrielle avaient évalué leurs pertes à 820 milliards de wons (900 millions de $CAN).

Environ 53 000 Nord-Coréens travaillaient à Kaesong dans 124 entreprises manufacturières sud-coréennes, essentiellement dans la confection, l'électronique et la production chimique.

La station de Kumgang, construite par le géant sud-coréen Hyundai Asan, était elle le premier projet majeur de coopération intercoréenne. Des milliers de Sud-Coréens ont pu s'y rendre en vacances entre 1998 et 2008.

Séoul avait suspendu ces voyages en 2008 lorsqu'une touriste sud-coréenne, qui venait de pénétrer dans une zone militaire interdite lors d'une promenade, avait été abattue par un soldat nord-coréen.

Pyongyang avait finalement en 2011 mis un terme à son accord de coopération avec Hyundai Asan et saisi tous les avoirs sud-coréens sur place.