Des milliers de Philippins sont sans abri depuis qu'un gigantesque incendie a déferlé sur un bidonville densément peuplé de Manille, rasant plus de 800 habitations, ont annoncé les autorités jeudi.

Les habitants ont uni leurs forces à celles des pompiers pour lutter contre le sinistre, démolissant les murs de leurs logements de fortune pour permettre aux secours d'accéder aux flammes.

L'incendie s'est déclaré mercredi et s'est rapidement propagé à travers les allées étroites de ce bidonville de la banlieue de Manille.

Les causes n'ont pas encore été déterminées, mais les autorités soupçonnent un court-circuit, peut-être provoqué par une connexion illicite aux lignes électriques, selon le chef des pompiers Nashum Vitarosa.

Les habitants ont dû prendre la fuite, emportant leurs enfants avec eux et quelques possessions. Des milliers de personnes ont été contraintes de se réfugier dans des tentes de fortune dans un parc avoisinant.

En dépit des dégâts, personne n'est décédé. Quatre personnes ont été blessées en escaladant les décombres pour s'enfuir, selon les autorités.

Le bilan aurait été beaucoup plus grave si l'incendie, qui a débuté dans l'après-midi, s'était déclaré durant la nuit. «Si cela s'était produit de nuit, cela aurait été une véritable tragédie», a ajouté le responsable des pompiers. «Des gens auraient été oubliés dans le noir.»

Environ 2000 familles ont été relogées dans le parc public, un gymnase et une école tandis que les pouvoirs publics recherchent des hébergements d'urgence.

Matilde Agustin, 59 ans, a raconté à l'AFP qu'elle s'était échappée de justesse en compagnie de sa belle-fille et de ses quatre petits-enfants avant que les flammes ne rasent leur logement.

La famille n'a réussi à emporter que de maigres possessions, quelques vêtements et une statuette de l'Enfant Jésus, a-t-elle ajouté.

La très grande majorité des 100 millions de Philippins sont des catholiques fervents.

Les incendies sont fréquents dans les bidonvilles de Manille, métropole de 11 millions d'habitants. Les logements de fortune sont faits de bois de récupération. Le responsable des pompiers a cependant expliqué que c'était le pire feu qu'il ait vu depuis cinq ans.

PHOTO BULLIT MARQUEZ, AP

Les habitants ont uni leurs forces à celles des pompiers pour lutter contre le sinistre, démolissant les murs de leurs logements de fortune pour permettre aux secours d'accéder aux flammes.