Le rapporteur spécial de l'ONU en Birmanie a mis en garde jeudi contre les tensions qui pourraient agiter le pays si la crédibilité et la légitimité des élections du 8 novembre est mise en doute.

« La période suivant les élections (...) pourrait être marquée par de l'instabilité et des tensions si l'issue des élections n'est pas largement perçue comme étant crédible et légitime », a déclaré le rapporteur spécial de l'ONU en Birmanie, Yanghee Lee.

Quelque 30 millions de Birmans sont appelés aux urnes le 8 novembre pour les premières élections libres dans le pays depuis plus de 25 ans.

« Tous les Birmans se réjouissent vraiment. C'est un moment véritablement historique », a-t-elle souligné lors d'une conférence de presse. « Mais malheureusement, beaucoup ne participeront pas aux élections », a-t-elle ajouté.

Candidats écartés, électeurs privés du droit de vote

Des candidats ont été écartés de la course, des centaines de milliers d'électeurs ont été privés du droit de vote, la liberté de réunion a été limitée et les pratiques d'intimidation sont généralisées, a-t-elle énuméré.

Cinquante candidats ont été disqualifiés, dont beaucoup viennent de l'État Rakhine, dans l'ouest, a précisé la Sud-coréenne Yanghee Lee. Cette région est le foyer de nombreux membres de la minorité musulmane persécutée des Rohingyas.

Alors qu'ils sont près d'un million, les Rohingyas - considérés comme non birmans par les autorités et privés de papiers - ne seront pas autorisés à voter le 8 novembre.

La Birmanie est aussi confrontée à plusieurs conflits dans ses régions frontalières, où l'armée affronte des groupes rebelles ethniques.

La présence d'observateurs internationaux est cruciale pour la bonne tenue des élections, a souligné Yanghee Lee.

« Ce ne sont pas des défis insurmontables, mais ils ne peuvent pas être passés sous silence », a-t-elle dit.