Le premier ministre japonais Shinzo Abe a appelé mercredi les États-Unis à mener une enquête sur les allégations d'espionnage de hauts responsables de son pays et affirmé qu'il exprimerait de «sérieuses inquiétudes» si celles-ci étaient confirmées.

Le porte-parole du gouvernement japonais Yoshihide Suga a rapporté que M. Abe avait eu une conversation téléphonique avec le vice-président américain Joe Biden, qui aurait exprimé selon lui des excuses pour avoir «créé des problèmes», sans confirmer les accusations.

«Le premier ministre Abe a dit (à M. Biden) que si des personnalités japonaises avaient été ciblées par de telles activités cela risquerait de compromettre les relations de confiance entre les deux alliés et qu'il devrait exprimer de sérieuses inquiétudes», a déclaré M. Suga au cours d'un point de presse de routine.

M. Abe a «également demandé que la question fasse l'objet d'une enquête et que (Washington donne) une explication», a indiqué M. Suga.

Wikileaks a publié vendredi la liste de «35 cibles secrètes» de l'agence de sécurité nationale américaine NSA au Japon, dont des membres du gouvernement, des responsables d'entreprises japonaises et de la banque centrale, parmi lesquels le gouverneur Haruhiko Kuroda.

Le premier ministre Shinzo Abe lui-même n'est pas mentionné, mais de hauts responsables gouvernementaux le sont, dont le ministre du Commerce Yoichi Miyazawa.

«Je m'abstiendrai de tout commentaire. Mais si c'est vrai, en tant qu'allié, c'est profondément regrettable», a déclaré le porte-parole du gouvernement, Yoshihide Suga, dans la première réaction des autorités japonaises aux révélations du site spécialisé dans la publication de documents confidentiels.