Le Japon, qui cherchait lundi à vérifier la véracité des révélations du site Wikileaks sur un espionnage par les États-Unis de hauts responsables japonais, a jugé un tel acte, s'il était confirmé, «profondément regrettable».

«Je m'abstiendrai de tout commentaire. Mais si c'est vrai, en tant qu'allié, c'est profondément regrettable», a déclaré le porte-parole du gouvernement, Yoshihide Suga, dans la première réaction des autorités japonaises à la publication du site spécialisé dans la publication de documents confidentiels.

«Nous avons fermement demandé au directeur des services de renseignement américains, (James) Clapper, de confirmer les faits», a ajouté M. Suga.

Wikileaks a publié vendredi la liste de «35 cibles secrètes» de l'agence de sécurité nationale américaine NSA au Japon, dont des membres du gouvernement, des responsables d'entreprises japonaises et de la banque centrale, parmi lesquels le gouverneur Haruhiko Kuroda.

Le premier ministre Shinzo Abe lui-même n'est pas mentionné directement, mais de hauts responsables gouvernementaux le sont, dont le ministre du Commerce Yoichi Miyazawa.

«Les documents montrent la profondeur de la surveillance du gouvernement japonais et le fait que des informations de nombreux ministères et services gouvernementaux étaient recueillies et analysées», affirme Wikileaks.

Ces révélations tombent mal alors que M. Abe tente d'étendre les prérogatives de l'armée japonaise, une initiative applaudie par les États-Unis, mais très contestée au Japon.

Les dossiers ont par ailleurs été publiés en pleine discussion du partenariat transpacifique (TPP), accord de libre-échange en cours de négociation qui regrouperait 12 pays d'Asie-Pacifique, au premier rang desquels les États-Unis et le Japon. Les négociateurs se sont séparés ce week-end sans parvenir à s'entendre.