La Corée du Sud a annoncé jeudi trois nouveaux décès dus au coronavirus MERS, ce qui augmente les inquiétudes sur ses capacités à contenir l'épidémie alors que l'OMS a pointé des défaillances des autorités sanitaires.

Le bilan des décès causés par l'épidémie, qui était déjà la plus étendue en dehors de l'Arabie saoudite, s'élève à 23 morts, a annoncé le ministère de la Santé. Trois nouvelles contaminations ont également été recensées.

Au total, 165 personnes ont été contaminées par le coronavirus MERS (syndrome respiratoire du Moyen-Orient) depuis le diagnostic le 20 mai d'un patient rentrant d'un voyage en Arabie saoudite et dans d'autres pays du Golfe.

Sur ces 165 cas, 24 patients ont été déclarés guéris et ont pu sortir de l'hôpital, mais les autorités craignent à présent que le bilan des décès ne soit encore que provisoire, 17 personnes se trouvant dans un état décrit comme instable.

En début de semaine, les autorités avaient pourtant jugé que le pire de la crise était derrière elles.

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a mis en cause mercredi la réaction tardive de la Corée du Sud et des défaillances dans les premiers temps de l'épidémie.

L'OMS, qui vient de dépêcher une équipe en Corée du Sud, a cité en particulier le «manque de connaissances» du personnel de santé et du grand public sur le coronavirus et «des insuffisances en matière de prévention des infections et de mesures de contrôle dans les hôpitaux».

Les patients ont souvent été hospitalisés dans des salles d'urgence bondées pendant de longues périodes. L'habitude des Sud-Coréens de se rendre dans plusieurs hôpitaux pour obtenir un deuxième, voire un troisième diagnostic, a pu également jouer.

D'après le ministère sud-coréen, 35% des contaminations ont concerné des amis ou la famille de patients et 18% du personnel médical.

Plus de 6700 personnes se trouvaient jeudi en quarantaine tandis que 4500 autres qui avaient également été placées en observation ont été déclarées guéries et autorisées à sortir de l'hôpital.

Des patients diagnostiqués ces derniers jours ne figuraient cependant pas parmi ces milliers de personnes placées en quarantaine et ont poursuivi leurs activités normales, ce qui accroît d'autant l'angoisse de la population.

L'OMS a appelé le monde entier à faire preuve de vigilance, estimant que la situation en Corée du Sud devait servir de «signal d'alarme» alors que l'Allemagne vient d'annoncer le décès d'un de ses ressortissants des suites du virus MERS, le premier cas mortel en Europe depuis le début de l'année.