Les rebelles maoïstes qui avaient pris quelque 250 villageois en otage au Chhattisgarh, dans le centre de l'Inde, quelques heures avant une visite dans la région du premier ministre, ont tué l'un des otages et libéré les autres, a annoncé la police dimanche.

Vendredi soir, les rebelles avaient contraint les habitants d'un village du district de Sukma de les suivre dans la forêt, pour protester contre la construction d'un pont.

«Tous les habitants ont été libérés» samedi soir «à l'exception de l'un d'entre eux, qui a été tué par les maoïstes», a dit à l'AFP un responsable de la police, S.R.P. Kalluri.

Les rebelles lui reprochaient d'avoir encouragé les autres villageois à participer à la construction du pont, a-t-il ajouté. «Il a été reconnu coupable lors d'un simulacre de procès et tué par balles», a-t-il dit.

La rébellion craint que le pont ne facilite l'accès des forces de sécurité à leurs caches, a expliqué un député de la région, Kawashi Lakma.

Les enlèvements sont une tactique courante des rebelles maoïstes, qui disent se battre pour les droits des peuples tribaux et des paysans sans terre.

Le premier ministre Narendra Modi, qui s'est rendu samedi dans un district voisin, a promis que le gouvernement allait s'investir dans le développement de cette région pauvre.

«La violence n'a pas d'avenir. Ne vous découragez pas. Ce drame macabre va bientôt prendre fin», a-t-il dit, après avoir promis un nouveau réseau ferré pour la région.

Ces enlèvements constituent le dernier épisode en date d'un conflit qui oppose les rebelles aux forces de sécurité le long du «corridor rouge» traversant les régions du centre et de l'est de l'Inde.

La guérilla maoïste est active depuis 1967 et l'insurrection a fait des milliers de morts. Les rebelles, présents dans une vingtaine d'États, sont surtout actifs dans ceux de Chhattisgarh, d'Orissa, du Bihar, de Jharkhand et du Maharashtra.