Le premier ministre de Nouvelle-Zélande a dû présenter ses excuses mercredi à une serveuse qui l'a traité de «tyran de cour de récréation» pour lui avoir tiré les cheveux à plusieurs reprises.

Alors que les associations de défense des droits des femmes déclaraient leur indignation, John Key a expliqué qu'il se rendait compte à présent que son comportement avait été inapproprié.

Mais, a-t-il dit, il «blaguait». «C'était dans un contexte de plaisanteries», a-t-il expliqué à la chaîne TVNZ, ajoutant qu'il s'était excusé auprès de la serveuse et lui avait offert deux bouteilles de vin lorsqu'il s'était aperçu qu'il l'avait blessée.

La serveuse anonyme d'Auckland a raconté son histoire sur le site de gauche thedailyblog.co.nz, expliquant que le premier ministre l'avait fait pleurer.

D'après elle, M. Key lui a tiré sur la queue de cheval à au moins six reprises lors de visites au café qui l'emploie. Et ce, explique-t-elle, alors qu'elle n'avait pas fait mystère du fait qu'elle ne supportait pas son comportement et avait dit aux gardes du corps du premier ministre qu'elle le frapperait s'il persistait.

L'épouse de John Key, Bronagh, a même dit au premier ministre de «laisser cette pauvre fille tranquille», écrit la serveuse. Le chef du gouvernement donnait l'impression «de n'en avoir rien à faire», accuse-t-elle. «C'était comme un tyran de cour de récréation qui tire sur les cheveux des filles pour les faire réagir en ressentant un sentiment de puissance».

Fin mars, ajoute-t-elle, le premier ministre a cessé de la tourmenter en lui en expliquant ne pas s'être rendu compte à quel point elle trouvait son comportement désagréable. «Vraiment?! C'était presque plus offensant que le harcèlement!».

Le premier ministre de centre droit, 53 ans, a été réélu pour un troisième mandat en novembre.

L'affaire faisait les délices des réseaux sociaux. Sur Twitter, sous le hashtag ponytailgate, nombre d'internautes critiquaient le premier ministre, mais d'autres estimaient que sa cote de popularité ne serait pas affectée.

Le Conseil national des femmes a expliqué qu'il était difficile pour une serveuse de se rebeller contre un chef de gouvernement et que celui-ci avait «franchi la ligne rouge». Cette affaire montre «combien le sexisme fait partie de notre culture. À commencer par le sommet».

La co-dirigeante des Verts Metiria Turei a évoqué un comportement «étrange». «Les Néo-zélandais savent qu'on ne peut aller dans un café et tirer sur les cheveux des gens, surtout s'ils vous ont dit que ça ne leur plaisait pas», a-t-elle dit à Fairfax New Zealand. «John Key doit obéir aux règles comme tout le monde».