Des centaines de manifestants ont été confrontés à la police à Séoul samedi, où des proches des victimes du naufrage du traversier Sewol, qui a fait plus de 300 morts il y a un an, étaient empêchés de défiler jusqu'à la résidence de la présidente de Corée du Sud.

Quelque 3000 personnes ont tenté de forcer le passage à travers les barricades érigées par la police pour rejoindre un groupe d'une cinquantaine de familles endeuillées après le naufrage qui a fait 304 morts le 16 avril 2014.

Depuis jeudi, ces familles ont organisé un sit-in dans le centre de la capitale sud-coréenne.

La police a utilisé du poivre et des canons à eau pour disperser les manifestants après avoir échangé avec eux des coups de pieds et de poing, a constaté l'AFP.

«Renflouez le traversier Sewol», criaient les protestataires à la police, qui avait embarqué quelques manifestants auparavant.

Les familles endeuillées ont commémoré leurs morts jeudi, partagées entre la douleur et la colère face à des autorités qu'elles accusent d'indifférence.

Accédant à l'une de leurs exigences essentielles, la présidente sud-coréenne Park Geun-Hye avait saisi l'occasion du premier anniversaire de la tragédie pour annoncer que le bateau de 6825 tonnes serait renfloué «dès que possible».

Le traversier repose par 40 mètres de fond. Seuls 295 corps ont été récupérés par les sauveteurs qui ont cessé les recherches en novembre.

La présidente a fait cette annonce lors d'une visite dans l'île méridionale de Jindo, au large de laquelle le Sewol avait sombré. Il transportait 476 personnes, dont 325 écoliers en voyage d'étude, scolarisés dans un même établissement d'Ansan, au sud de Séoul: 250 d'entre eux ont péri dans la catastrophe.

Mais les familles, qui protestent depuis des semaines, n'ont pas jugé cette annonce suffisante et ont voulu faire une marche jusqu'à la maison Bleue, pour protester contre ce qu'elles estiment être l'incapacité du gouvernement à assurer une enquête indépendante.