Un enseignant canadien, Neil Bantleman, a été reconnu coupable d'agression sexuelle contre trois enfants par un tribunal de l'Indonésie, qui l'a condamné jeudi à une peine de 10 ans d'incarcération.

Neil Bantleman, originaire de Burlington, en Ontario, est détenu depuis juillet, après avoir été arrêté aux côtés de son collègue indonésien Ferdinant Tjiong.

«La décision aujourd'hui (jeudi) est un total déni de justice. Je vais continuer à me battre», a déclaré M. Bantleman à l'Associated Press.

Le comité de trois juges a aussi ordonné à Neil Bantleman de verser une amende de près de 10 000 $ ou purger six mois additionnels en prison.

«Le défendant a commis délibérément des actes de violence et d'obscénité», ont affirmé les juges.

Ce fut une journée éprouvante pour la femme de Neil Bantleman, Tracy, qui était exténuée. Elle a déclaré par courriel à La Presse Canadienne que la décision la choquait et lui brisait le coeur.

«Mon mari est innocent, a-t-elle soutenu depuis Jakarta. Il l'a toujours été et le sera pour toujours.»

Elle a affirmé qu'elle était prête à se battre contre le système de justice indonésien et a souligné qu'une demande d'appel serait déposée.

La poursuite réclamait une peine de 12 ans de prison. Les procureurs ont expliqué à des journalistes, le mois dernier, qu'ils avaient choisi de demander des peines lourdes pour les deux accusés parce qu'en tant qu'enseignants, MM. Bantleman et Tijong ont traumatisé leurs victimes.

Le frère de Neil Bantleman, Guy, a déploré, lors d'une entrevue téléphonique avec La Presse Canadienne, le fait que le dossier ait été «voilé par le secret et un manque de transparence».

«Le juge a en fait rejeté chaque élément de preuve, chaque témoin que la défense a présenté au cours du procès.»

Guy Bantleman estime que le verdict et la peine «reflètent tout ce que nous avons eu à subir tout au long de cette affaire», et il croit qu'il s'agissait «simplement d'une audience pour obtenir un verdict de culpabilité».

Il a ajouté que l'affaire serait portée en appel en Cour supérieure à Jakarta, puis en Cour suprême si nécessaire.

«C'est une chose qu'il faudra analyser au cours des prochaines semaines», a-t-il indiqué.

Dans cette même affaire, cinq préposés à l'entretien de l'école où travaillait le Canadien ont été condamnés en décembre à des peines allant jusqu'à huit ans de prison. Ils avaient été arrêtés en avril à la suite d'une plainte des parents d'un garçon de six ans, qui aurait été victime, selon eux, de sodomie.

La police a plus tard indiqué qu'un sixième suspect dans cette affaire s'était suicidé en prison.

Neil Bantleman enseignait à l'École internationale de Jakarta, fréquentée par 2400 élèves âgés de 3 à 18 ans provenant d'une soixantaine de pays. Les élèves sont surtout des enfants de diplomates étrangers, d'expatriés et de l'élite indonésienne.

Le directeur de l'école et plusieurs enseignants ont dit croire que Neil Bantleman est innocent.