Le leader nord-coréen Kim Jong-Un a ordonné à l'armée de se préparer au combat à l'approche de manoeuvres militaires annuelles menées conjointement par les forces américaines et sud-coréennes.

Dans un discours «historique» devant la Commission militaire centrale (CMC) du parti unique, Kim a demandé à l'état-major de l'Armée populaire coréenne (APC) de «se préparer à réagir à toute forme de guerre déclarée par l'ennemi», ont indiqué lundi les médias officiels nord-coréens.

La réunion de la commission fait suite à la tenue la semaine dernière d'un exercice militaire - supervisé par Kim - simulant l'attaque d'une île sud-coréenne en mer Jaune.

L'exercice nord-coréen impliquant des unités d'artillerie s'est déroulé sur les îles de Mu et de Jangjae, un «important point chaud» proche de la frontière avec la Corée du Sud, a indiqué l'agence officielle de Pyongyang Korean Central News Agency (KCNA).

À cette occasion, Kim Jong-un a appelé l'armée à intensifier ses entraînements pour «amener la confrontation anti-américaine à sa conclusion en écrasant rapidement l'ennemi si jamais il s'attaquait à la Corée du Nord», selon KCNA.

L'unité militaire de Mu avait bombardé en 2010 l'île sud-coréenne de Yeonpyeong, en réponse à un exercice militaire de Séoul près de la frontière maritime disputée, causant la mort de quatre Sud-Coréens.

Comme chaque année, la tension monte avant les manoeuvres militaires américano-sud-coréennes, dites «Key Resolve» et «Foal Eagle», qui doivent débuter début mars.

Aucun armistice n'a été signé à la fin de la guerre de Corée et techniquement, les deux États sont en guerre.

La Corée du Nord a lancé une série d'exercices militaires en novembre, et depuis, son leader a inspecté dix unités militaires différentes, selon le ministère de la Défense sud-coréen.

Devant la CMC dont il est le président, Kim a estimé que la défense nationale devait prendre «un tournant radical» et appelé à la simplification de la «machine» militaire nord-coréenne qu'il a accusée de «déviations» ces derniers mois, a rapporté KCNA sans précision.

«Une ligne stratégique doit toujours être respectée», a-t-il simplement dit.

Le gouvernement sud-coréen s'est dit «très attentif» aux déclarations de Kim. Il est toutefois «toujours difficile de prédire l'orientation de la politique (stratégique) de la Corée du Nord», a rappelé le porte-parole du ministère sud-coréen de l'Unification, Lim Byeong-cheol.

La Corée du Nord a proposé de suspendre tout nouvel essai nucléaire si les États-Unis annulent l'édition 2015 des exercices conjoints, ce que Washington et Séoul ont refusé.

Le ministère de l'Unification a invité Pyongyang à accepter sans provocation «ces exercices défensifs, menés annuellement de façon transparente».

Les États-Unis déploient en permanence en Corée du Sud près de 30 000 militaires et prendraient le commandement d'une force conjointe en cas de conflit avec la Corée du Nord.