Des dizaines de rebelles de la région birmane de Kokang, proche de la frontière chinoise, ont été tués pendant le week-end dans des affrontements avec l'armée birmane, tandis que 2000 civils ont dû fuir la zone, d'après les médias officiels.

Parmi les combattants rebelles, huit d'entre eux seraient morts en garde à vue, n'ayant pas survécu à leurs blessures.

La plupart des 2000 réfugiés ont rejoint le centre du pays, mais une partie aurait traversé la frontière vers la Chine pour échapper à l'effusion de sang. Les combats font rage depuis le 9 février dans cette région, réveillant un vieux conflit en sommeil depuis près de six ans.

Les raisons de la reprise des affrontements militaires et les détails des combats dans cette région reculée restent difficiles à confirmer.

La semaine dernière, l'armée birmane avait reconnu, fait rarissime, qu'une cinquantaine de soldats avaient été tués. Les observateurs disent qu'il s'agit peut-être d'une tentative de gagner la sympathie de la population pour les soldats et de justifier une répression sévère sur les rebelles.

D'après les journaux officiels, le chef de l'armée du pays qui a rendu visite aux blessés a déclaré que la lutte contre les «renégats» de Kokang était une «guerre juste».

De son côté, la Chine a dit espérer de la retenue de la part des belligérants pour empêcher une aggravation de la situation qui pourrait avoir des conséquences sur la stabilité de la frontière entre la Chine et la Birmanie.

«Nous ne permettrons pas qu'une organisation ou des individus mènent des activités qui compromettent les relations entre la Chine et la Birmanie et la stabilité des zones frontalières. Nous allons continuer à jouer un rôle constructif dans le processus de paix en conformité avec les souhaits de la Birmanie», a déclaré Hua Chunying, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

Ces combats interviennent alors que des affrontements réguliers ont lieu ces derniers mois dans d'autres parties des États Shan et Kachin, dans le nord du pays, laissant planer le doute sur la capacité de la Birmanie à signer un cessez-le-feu.

Les autorités avaient annoncé dans un premier temps qu'elles espéraient signer un accord à l'occasion de la fête nationale la semaine dernière. Mais elles ont reconnu que l'accord final n'était finalement pas encore prêt.

Le gouvernement quasi civil, qui a remplacé la junte en 2011, a promis de mettre fin aux guerres civiles.