Plus d'une dizaine de fonctionnaires, dont des officiers de police et un de la marine, font l'objet de poursuites en Thaïlande pour trafic d'êtres humains, a annoncé vendredi Bangkok, qui cherche à montrer sa bonne volonté à Washington.

«C'est une indication de notre détermination à faire respecter la loi», a martelé le vice-ministre des Affaires étrangères, Don Pramudwinai, lors d'une conférence de presse, insistant sur la politique de la «tolérance zéro» désormais avec les trafiquants.

Il n'a pas donné de précisions sur ces affaires, qui se concentrent dans le sud de la Thaïlande, par où transitent la plupart des immigrés illégaux. Les réfugiés rohingyas, considérés comme une des minorités les plus persécutées de la planète, sont nombreux à transiter par la Thaïlande pour fuir la Birmanie et se rendre en Malaisie.

Des fonctionnaires locaux et des officiers de la Marine sont régulièrement soupçonnés d'être impliqués dans le trafic d'êtres humains à travers la Thaïlande, mais les poursuites sont rarissimes, comme les interpellations de trafiquants.

Le Département d'État avait épinglé la Thaïlande en juin dernier, en la classant dans les derniers rangs d'un classement dressé chaque année dans son rapport sur le Trafic d'êtres humains (rapport TIP). Celui-ci pointait notamment du doigt l'exploitation de dizaines de milliers d'immigrés illégaux dans les industries de la pêche et du sexe, très importantes en Thaïlande.

Depuis le coup d'État du 22 mai, les militaires au pouvoir assurent s'être lancés dans une lutte contre la corruption parmi les fonctionnaires, notamment de police, réputés tenir ou protéger des établissements de l'industrie du sexe. Et la junte espère obtenir un meilleur classement dans le prochain rapport TIP, multipliant les effets d'annonce à ce sujet.