Le chef du gouvernement de Hong Kong n'a fait aucune concession mercredi sur la réforme électorale lors de son discours annuel de politique générale, expliquant qu'il était hors de question de dévier de la ligne fixée par Pékin.

Dans son premier discours devant le Conseil législatif depuis les manifestations prodémocratie de l'automne, Leung Chun-ying n'a rien lâché aux contestataires, mettant même en doute leur capacité à «comprendre» les complexités du fonctionnement politique de l'ancienne colonie britannique passée sous tutelle chinoise.

«Le pouvoir à Hong Kong tient sa source des autorités centrales (de Pékin)», a-t-il déclaré. Hong Kong jouit d'un «degré élevé d'autonomie», mais «non d'une autonomie absolue», a-t-il dit.

Les Hongkongais ont manifesté pendant plus de deux mois pour réclamer un véritable suffrage universel lors de la prochaine élection du chef de l'exécutif en 2017. La Chine en a accepté le principe, mais dit que seuls deux ou trois candidats pourront se présenter et que ceux-ci devront avoir reçu l'aval d'un comité loyaliste. Aux yeux du mouvement prodémocratie, ce préalable garantit l'élection d'un candidat inféodé à Pékin.

Le «processus de sélection du chef de l'exécutif comprend à la fois les éléments d'une élection et ceux d'une nomination», a ajouté le patron de l'exécutif.

Les étudiants, à la pointe du mouvement prodémocratie, devraient «être guidés vers une compréhension exhaustive» des liens entre Hong Kong et la Chine afin d'éviter toute discussion «inutile», a-t-il lancé.

Le territoire jouit actuellement d'un statut à part en vertu du principe «un pays deux systèmes» érigé en vue de sa rétrocession à la Chine en 1997, et qui lui accorde en principe une large autonomie par rapport aux provinces continentales. Mais certains craignent à Hong Kong que les libertés ne s'estompent au profit d'une influence grandissante de Pékin.

Avant même le discours de Leung Chun-ying, une vingtaine de députés prodémocratie avaient quitté les locaux du parlement en signe de protestation. Deux autres en ont été expulsés par les services de sécurité.

«À bas C.Y Leung, suffrage universel véritable!», criaient-ils en brandissant des parapluies jaunes, le symbole du mouvement.