La Chine a réitéré lundi son opposition à «toute forme de cyberterrorisme», en refusant toutefois de se ranger derrière Washington pour condamner la Corée du Nord dans l'affaire du piratage informatique contre Sony Pictures.

Interrogée sur le point de savoir si la Chine était d'accord avec les États-Unis sur l'origine nord-coréenne des récentes attaques informatiques, la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Mme Hua Chunying, a décliné toute réponse directe.

Elle a renvoyé à la position régulièrement formulée par Pékin selon laquelle «la Chine s'oppose à toute forme de cyberterrorisme», réitérée dimanche par le chef de la diplomatie chinoise, M. Wang Yi, lors d'un entretien au téléphone avec son homologue américain John Kerry.

Pékin «s'oppose à tout pays et tout individu utilisant les installations d'un autre pays pour lancer des attaques informatiques contre un pays tiers», selon les déclarations du ministre rendues publiques lundi.

Washington a demandé l'aide de la Chine, principal allié de Pyongyang, et à d'autres pays pour contrer d'éventuelles prochaines attaques informatiques nord-coréennes.

Le président américain Barack Obama a accusé vendredi la Corée du Nord d'être derrière les attaques informatiques contre Sony Pictures, qui ont conduit la société à annuler la sortie prévue pour Noël de «L'interview qui tue!», comédie parodique sur un complot fictif de la CIA pour assassiner le leader nord-coréen Kim Jong-Un.

La Corée du Nord a menacé dimanche de représailles la Maison-Blanche et d'autres cibles américaines si les États-Unis la sanctionnait pour ce piratage, dont elle dément être à l'origine tout en le jugeant «justifié».

Outre son programme nucléaire, le caractère imprévisible du régime de Pyongyang ainsi que ses initiatives et sa rhétorique souvent belliqueuses mettent régulièrement en difficulté la direction chinoise, qui redoute son effondrement.

Pékin lui accorde une aide économique indispensable à sa survie, mais, symptôme des crispations, aucun sommet n'a encore eu lieu entre le président chinois Xi Jinping et le jeune leader nord-coréen Kim Jong-Un.