La Corée du Nord estime que le président des États-Unis dissémine «dangereusement» des rumeurs au sujet de l'attaque informatique contre Sony Pictures et prévient qu'elle pourrait s'en prendre à la Maison-Blanche, au Pentagone et «à l'ensemble des États-Unis, la fosse septique du terrorisme».

Cette rhétorique agressive de Pyongyang dans les périodes de tensions avec Washington n'est pas inhabituelle. Mais une longue déclaration publiée tard dimanche par la Commission nationale de la défense souligne la sensibilité du régime nord-coréen face au film de Sony Pictures qui met en scène l'assassinat fictif du président Kim Jong-un.

Les États-Unis attribuent à la Corée du Nord la cyberattaque qui s'est muée en menaces directes contre les cinémas qui devaient présenter le film, poussant Sony à annuler le lancement de The Interview.

Plus tôt dimanche, le président Barack Obama a déclaré à CNN que Washington envisageait la possibilité de replacer la Corée du Nord sur sa liste des États soutenant le terrorisme.

La Commission nationale de la défense, dirigée par Kim Jong-un lui-même, prévient que son armée de 1,2 million de membres est prête à se lancer dans n'importe quel type de guerre avec les États-Unis.

«Nos méthodes de contre-attaque les plus robustes seront audacieusement utilisées contre la Maison-Blanche, le Pentagone et l'ensemble des États-Unis, la fosse septique du terrorisme, ce qui surpassera de loin les 'contre-attaques symétriques' déclarées par Obama», affirme le département des politiques de la Commission nationale de la défense, dans une déclaration publiée par l'agence de presse centrale de la Corée du Nord (KCNA).

Le régime nord-coréen affirme être en mesure de prouver qu'il n'a rien à voir avec l'attaque informatique et a proposé aux États-Unis de mener une enquête commune sur cette affaire.

Les États-Unis et la Corée du Nord, qui se sont affrontés lors de la guerre de Corée de 1950 à 1953, restent techniquement en état de guerre parce que le conflit s'est terminé par un armistice et non un traité de paix. Les États-Unis maintiennent quelque 28 500 soldats en Corée du Sud pour dissuader toute agression du régime communiste.