Les Japonais ont commencé dimanche matin à se rendre aux urnes pour les élections législatives anticipées décidées par le premier ministre Shinzo Abe qui tente de faire de ce scrutin un référendum pour ou contre sa politique économique «abenomics».

Les 48 000 bureaux de vote ont ouvert à 7 h 00 locales (samedi 17 h 00 heure de Montréal) et fermeront au plus tard à 20 h 00 (6 h 00 heure de Montréal), heure à laquelle tomberont les premières estimations des médias.

Il s'agit d'élire cette fois 475 députés, au lieu de 480 dans la précédente assemblée dissoute le 21 novembre. Parmi ces sièges que se disputent 1.191 candidats, 295 sont attribués au scrutin uninominal à un tour et les 180 autres sur un mode proportionnel.

Près de 105 millions de Japonais sont convoqués dans les écoles, mairies et autres lieux publics pour voter, mais les observateurs redoutent une faible participation en raison du manque d'enjeu et d'une météo défavorable dans une partie du pays, même si pour la première fois pour des législatives la campagne a aussi eu lieu sur internet.

Plus de 10 millions de citoyens s'étaient toutefois déjà acquittés de leur devoir électoral avant dimanche dans le cadre d'un dispositif spécial de vote anticipé pour les personnes empêchées le jour même.

Le chef du gouvernement, qui a parcouru environ 14.000 kilomètres à travers le pays pour faire campagne ces deux dernières semaines, dit avoir voulu demander à la population son avis sur la poursuite de sa politique «abenomics» censée redresser l'économie.

Depuis sa mise en oeuvre, il y a deux ans, cette stratégie a dans un premier temps donné des résultats positifs (baisse du yen, retour d'une inflation modérée et regain de croissance), mais elle s'est essoufflée ensuite et le Japon est retombé en récession au troisième trimestre de cette année.

L'opposition, divisée et prise au dépourvu par un scrutin qui, selon elle, n'avait pas de raison d'être, aura bien du mal à entamer la suprématie du Parti libéral-démocrate (PLD) de M. Abe donné largement favori.

Selon les différents sondages, il pourrait emporter plus de 300 sièges, et la coalition qu'il forme avec son allié centriste Nouveau Komeito devrait sans mal conserver les deux tiers de la chambre basse, à moins que le PLD ne les remporte à lui seul.

M. Abe, dont le parti contrôle aussi la majorité au Sénat, disposerait alors de moyens renforcés pour mener à bien sa politique.