Les Nations unies ont adopté vendredi une résolution appelant la Birmanie à accorder la nationalité birmane à la minorité musulmane apatride des Rohingyas.

La résolution a été approuvée lors d'un vote à main levée par la commission des droits de l'homme de l'Assemblée générale, en dépit des réserves de l'Organisation de la coopération islamique, à laquelle 57 pays appartiennent, qui souhaitait un texte plus ferme.

Dans cette résolution, la commission fait part de sa «vive inquiétude» quant au sort des Rohingyas dans l'État de Rakhine, où vivent 140 000 personnes dans des camps de réfugiés.

Les Rohingyas sont privés de nationalité birmane. À la place, les autorités préfèrent les désigner comme «Bengalis», un terme souvent péjoratif en Birmanie où ils sont considérés comme des immigrants illégaux venus du Bangladesh (d'où le terme de «Bengali»), alors que leur présence dans la région birmane est attestée depuis des générations.

Le sentiment anti-musulman est attisé par des moines bouddhistes radicaux qui voient la présence d'une population musulmane comme une menace.

La résolution appelle le gouvernement birman à faire en sorte que soient respectés les droits de tous les habitants de l'État de Rakhine et à accorder «la citoyenneté pleine et entière à la minorité rohingya», afin qu'elle puisse avoir accès au système de santé, à l'emploi ou à la scolarisation de ses enfants.

Le représentant de la Birmanie s'est élevé contre l'utilisation du mot «Rohingya» dans la résolution et a prévenu qu'elle risquait de «provoquer la colère en Birmanie et donc compliquer la tâche du gouvernement pour résoudre ce problème».

La résolution, rédigée par l'Union européenne, va maintenant être soumise au vote de l'Assemblée générale en session plénière.