Des huissiers ont fait démanteler mardi des barricades à Hong Kong, en exécution d'une première décision de justice visant à réduire l'étendue des sites occupés par les manifestants prodémocratie dans l'ancienne colonie britannique.

La dizaine de manifestants présents n'ont opposé aucune résistance aux ouvriers qui s'employaient à démonter les barricades installées autour de la Citic Tower, un gratte-ciel de 33 étages situé en limite du principal site d'occupation, à Admiralty, près du siège du pouvoir.

Des dizaines d'huissiers de justice et de policiers étaient présents. Une dispute a éclaté lorsque des ouvriers ont démantelé des barrières érigées sur un rond-point proche, les manifestants estimant que la zone n'était pas concernée par l'ordonnance d'expulsion.

Les manifestants, qui réclament l'instauration d'un suffrage universel véritable, sont descendus dans les rues par dizaines de milliers depuis le 28 septembre. Leur nombre s'est considérablement réduit depuis, mais ils occupent toujours trois sites dans l'ancienne colonie britannique, perturbant sérieusement les transports publics et l'activité économique.

Différents propriétaires ou transporteurs cherchent à obtenir des tribunaux des ordonnances de dispersion dans certains des lieux occupés comme à Admiralty ou à Mong Kok, dans la partie continentale de Hong Kong.

La Haute cour a autorisé il y a quelques jours les policiers à aider les huissiers de justice à exécuter ces ordonnances. La Haute cour demandait également que chaque ordonnance d'expulsion soit publiée dans la presse locale avant d'être mise à exécution, ce qui avait été fait samedi pour la Citic Tower. L'ordonnance en question concernait les abords immédiats de la tour.

Une nouvelle ordonnance de dispersion concernant Mong Kok cette fois a été publiée mardi, ouvrant la voie à une opération de démantèlement similaire.

Les manifestants ont déclaré qu'ils iraient ailleurs. «Je ne vais pas les empêcher» d'enlever les barricades, a déclaré Max Cheng, 25 ans. «Le mouvement ne doit pas nécessairement se dérouler ici».

Territoire chinois bénéficiant d'une large autonomie, l'ancienne colonie britannique connaît sa plus grave crise politique depuis sa rétrocession à Pékin en 1997.

Pékin a approuvé le principe «une voix, un vote», mais réservé à un comité de grands électeurs majoritairement favorable au Parti communiste chinois le soin de présélectionner les candidats, conditions jugées inacceptables par le mouvement prodémocratie.

Les manifestants commencent à perdre le soutien de l'opinion publique, lassée des embouteillages monstres et des perturbations. Dans un sondage réalisé entre les 5 et 11 novembre par l'Université chinoise de Hong Kong, 67% des personnes interrogées ont estimé que les manifestants devaient rentrer chez eux. C'est la première fois qu'une majorité de sondés se disent opposés au mouvement depuis septembre.