Trois dirigeants de la contestation étudiante à Hong Kong ont annoncé avoir été empêchés samedi de prendre l'avion à destination de Pékin où ils souhaitaient réclamer davantage de démocratie pour le territoire au régime communiste.

Les dirigeants de la Fédération des étudiants de Hong Kong (HKFS), fer de lance du mouvement de contestation qui paralyse depuis six semaines plusieurs quartiers de Hong Kong, ont été informés à l'aéroport que leur permis de voyage avait été révoqué par Pékin, a indiqué un membre du personnel de la compagnie aérienne hongkongaise, Cathay Pacific.

«Ils n'ont pas eu les documents de voyage demandés pour embarquer», a déclaré le numéro deux de la HKFS, Lester Shum, à la presse, en référence au permis délivré par Pékin et qui autorise les résidents de Hong Kong à voyager en Chine continentale.

Le secrétaire général de la Fédération, Alex Chow, ainsi que Nathan Law et Eason Chung voulaient aller à Pékin pour parler avec des représentants du régime de «la réforme politique» et de «la question d'un pays, deux systèmes», avait précisé dans un communiqué la Fédération des étudiants.

Avant d'être refoulés, les trois dirigeants étudiants ont été entourés de leurs partisans qui ont ouvert des parapluies jaunes, symboles du combat démocratique de la jeunesse de Hong Kong. Ils portaient aussi des banderoles proclamant: «nous voulons de vraies élections».

Les négociations entre les contestataires et les autorités de Hong Kong n'ayant pas donné de résultats, les dirigeants du mouvement avaient décidé de court-circuiter les instances locales et de directement parler avec les hauts responsables chinois, qui ont pour leur part apporté un soutien sans équivoque au gouvernement de ce territoire.

La Fédération des étudiants a pris soin de préciser dans un communiqué qu'elle «se rend en dernier recours à Pékin et ne défie pas l'autorité de Pékin».

Les manifestants étudiants réclament l'instauration d'un suffrage universel véritable à Hong Kong, ancienne colonie britannique rétrocédée en 1997 par Londres à Pékin qui en a fait un territoire bénéficiant d'un statut spécial et d'une relative autonomie.

Pékin a approuvé le principe «une voix, un vote», mais réservé à un comité de grands électeurs majoritairement favorables au Parti communiste chinois le soin de présélectionner les candidats, ce que dénoncent les manifestants.

Les manifestants sont descendus dans les rues par dizaines de milliers depuis le 28 septembre. Leur nombre s'est aujourd'hui considérablement réduit, mais ils occupent toujours trois sites dans cette ancienne colonie britannique, perturbant sérieusement les transports publics et l'activité dans son ensemble.