À quelques jours d'une visite de Barack Obama en Birmanie, l'opposante Aung San Suu Kyi a appelé mercredi les États-Unis à la vigilance, face à un pays où les réformes ont «calé» selon elle.

«Nous pensons qu'il y a eu des moments où les États-Unis ont semblé trop optimistes sur le processus de réformes lancé par le gouvernement actuel» en Birmanie, a déclaré la chef de la Ligue nationale pour la démocratie (LND) lors d'une conférence de presse.

«Ce processus de réformes a commencé à caler au début de l'année dernière», a-t-elle ajouté, devant des dizaines de reporters réunis au siège de son parti à Rangoun.

Après près d'un demi-siècle au pouvoir, la junte s'était autodissoute en mars 2011, transférant ses pouvoirs à un gouvernement quasi civil, permettant la levée de presque toutes les sanctions occidentales.

La Birmanie est aujourd'hui accusée de faire marche arrière en matière de liberté de la presse, avec plusieurs journalistes condamnés à de la prison ferme.

Le parti du prix Nobel de la Paix est favori aux législatives de fin 2015, ce qui lui laisserait la main, une fois majoritaire au Parlement, pour élire Suu Kyi présidente. Mais pour l'heure, la Constitution empêche Suu Kyi de prétendre à la fonction suprême, car elle a épousé un étranger.

Le Parlement birman, où les militaires se voient toujours réserver un quota de 25 % des sièges, doit examiner la semaine prochaine une possible révision de la Constitution.

Cela ouvrirait la voie de la fonction suprême à Suu Kyi.

Le président américain Barack Obama se rendra au même moment en Birmanie, pour un sommet régional les 12 et 13 novembre, dans le cadre de sa tournée asiatique.

Il doit rencontrer Aung San Suu Kyi à Rangoun le 14 novembre.

Lors d'une conversation téléphonique la semaine dernière avec le président réformateur birman Thein Sein, qui a promis des élections libres, Obama a souligné la nécessité d'un «processus ouvert et crédible» pour les législatives de 2015.