Trois hauts dirigeants nord-coréens, dont l'homme considéré comme le numéro deux du régime, sont arrivés samedi en Corée du Sud pour des entretiens officiels rarissimes qui suscitent l'espoir d'un dégel entre les deux pays après des décennies de confrontation.

Ces responsables militaires et du parti sont le vice-président nouvellement élu de la Commission nationale de défense Hwang Pyong-So, ainsi que Choe Ryong-Hae et Kim Yang-Gon, a indiqué le porte-parole du ministère sud-coréen de l'Unification, Lim Byeong-Cheol.

Attendus à la cérémonie de clôture des Jeux asiatiques, ils sont arrivés peu après 10h00 (21h00, vendredi, heure de Montréal) à l'aéroport d'Incheon près de Séoul et se sont engouffrés dans des voitures noires, selon des images de la télévision sud-coréenne.

Ils devaient rencontrer lors d'un déjeuner de travail le ministre de l'Unification, Ryoo Kihl-Jae, et le conseiller à la sécurité de la présidente Park Geun-Hye, la première interaction de haut niveau entre les deux Corées depuis des années. Les trois responsables devaient repartir dans la soirée pour Pyongyang.

Cette visite intervient alors que les rumeurs vont bon train en Asie quant au sort du dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un qui n'a pas été vu en public depuis un mois. Le petit-fils de Kim Il-Sung, fondateur du régime communiste, qui serait âgé de 30 ou 31 ans, n'est pas apparu à la télévision d'État depuis le 3 septembre.

En juillet, il avait été vu claudiquant à l'occasion du 20e anniversaire de la mort de Kim Il-Sung.

Arrivé au pouvoir après la mort de son père Kim Jong-Il fin 2011, Kim Jong-Un est en particulier resté invisible fin septembre lors d'une session de l'Assemblée suprême du peuple, qui ne se réunit qu'une ou deux fois par an pour approuver les décisions du parti unique d'inspiration léniniste. Hwang Pyong-So, perçu comme son numéro deux, avait alors été promu vice-président de la puissante Commission nationale de défense.

Le porte-parole du ministère de l'Unification a dit espérer que la visite des trois dirigeants nord-coréens «aiderait à créer les conditions d'une évolution positive des relations intercoréennes».

En état de confrontation quasi permanente, les deux Corées sont techniquement toujours en guerre, n'ayant pas signé de traité de paix après l'armistice de 1953.