La police de Hong Kong a annoncé samedi l'arrestation de 19 personnes, certaines suspectées de liens avec la mafia, après des violences qui ont conduit les leaders étudiants des manifestations prodémocratie à renoncer aux négociations avec le gouvernement.

Parmi les arrestations figurent au moins huit individus suspectés de liens avec les triades, la mafia chinoise, a indiqué la police lors d'une conférence de presse samedi matin.

Vendredi, des centaines de riverains et de commerçants excédés ont attaqué les campements des manifestants qui occupent pacifiquement plusieurs sites de Hong Kong depuis une semaine.

Les leaders étudiants accusent leurs opposants d'avoir recruté des hommes de main pour provoquer ces troubles et discréditer le mouvement qui a mobilisé depuis dimanche des dizaines de milliers de personnes et fortement perturbé l'activité de la ville.

La police a nié lors de la conférence de presse avoir agi de concert avec les triades.

Coups, insultes, agressions sexuelles

À Mong Kok, quartier commerçant et très densément peuplé de Kowloon, face à l'île de Hong Kong, les contre-manifestants ont déferlé pour arracher tentes et barricades sans que les forces de police dépassées ne puissent intervenir, ont rapporté des journalistes de l'AFP.

«Rendez-nous Mong Kok! Nous, les Hongkongais, on a besoin de manger», «rentrez chez vous», criaient-ils.

Pendant des heures, les deux camps ont échangé coups et insultes. Plusieurs personnes, le visage ensanglanté, ont été prises en charge par les secours.

Au total, ces violences ont fait au moins 12 blessés, dont six policiers, selon les autorités.

Par ailleurs, des témoignages concordants ont fait état d'agressions sexuelles en plusieurs endroits de la ville, d'ordinaire considérée comme l'une des plus sûres du monde.

Trois jeunes filles ont été évacuées par la police après un tel incident. Des journalistes ont également rapporté avoir subi des attouchements dans la cohue.

Hommes masqués

À Mong Kok mais aussi à Causeway Bay, le quartier commerçant le plus cher du monde, des manifestants et des journalistes ont rapporté que des groupes de dix ou vingt jeunes hommes masqués avaient fait irruption pour détruire les campements des manifestants avant de disparaître.

Vendredi soir, la Fédération des étudiants de Hong Kong (HKFS) a annoncé qu'elle ne participerait pas aux négociations avec le gouvernement sur la réforme électorale du territoire chinois.

«Il n'y a pas d'autre option que d'annuler les pourparlers (...). Le gouvernement et la police ont fermé les yeux aujourd'hui (vendredi) lorsque les triades ont violemment attaqué les manifestants pacifiques», a justifié la fédération.

Le mouvement prodémocratie réclame l'instauration d'un suffrage universel plein et entier ainsi que la démission du chef de l'exécutif local, Leung Chun-ying, qu'il considère comme la marionnette de Pékin. La Chine a accepté le principe du vote libre tout en conservant le contrôle des candidatures.

Les étudiants, fer de lance du mouvement, avaient donné à Leung Chun-ying jusqu'à jeudi minuit pour démissionner. Peu avant l'expiration de l'ultimatum, celui-ci a refusé sans surprise mais proposé l'ouverture d'un dialogue. Cette offre est désormais caduque.

«Anarchie»

Hong Kong, ancienne colonie britannique, traverse sa plus grave crise politique depuis sa rétrocession à la Chine en 1997.

Des échauffourées ont de nouveau éclaté vendredi entre manifestants et policiers dans le quartier des ministères. Leung Chun-ying a déploré une situation «proche de l'anarchie». «En tant que société civilisée, nous ne pouvons plus permettre que de tels incidents se produisent», a-t-il dit.

La «révolution des parapluies», comme elle a été baptisée par les réseaux sociaux, connaît un fort retentissement à l'étranger et des rassemblements de soutien se sont déroulés dans plusieurs pays.

Mais soumise à de fortes pressions médiatiques et diplomatiques, la Chine a prévenu Washington qu'il ne fallait pas se mêler de cette crise politique, tandis que l'Union européenne a fait part de sa «préoccupation».

Le Parti communiste chinois (PCC) a durci sa censure contre les réseaux sociaux et arrêté au moins une dizaine de dissidents ayant exprimé leur soutien aux manifestants hongkongais, selon des associations de défense des droits de l'homme.

Les demandes des manifestants «ne sont ni légales, ni raisonnables», a averti le Quotidien du peuple, organe du PCC, dans un éditorial.

Par ailleurs, des témoignages concordants ont fait état d'agressions sexuelles en plusieurs endroits de la ville, d'ordinaire considérée comme l'une des plus sûres du monde. Trois jeunes filles portant des ponchos en plastique - un accessoire utilisé par les manifestants pour se protéger de la pluie et des projections de gel au poivre - ont été évacuées par la police après un tel incident. Des journalistes ont également rapporté avoir subi des attouchements dans la cohue.

Attaque des triades?

Vendredi soir, la Fédération des étudiants de Hong Kong (HKFS) a annoncé qu'elle ne participerait pas aux négociations avec le gouvernement sur la réforme électorale du territoire chinois, estimant que la police avait laissé les triades, la mafia chinoise, les attaquer.

«Il n'y a pas d'autre option que d'annuler les pourparlers (...). Le gouvernement et la police ont fermé les yeux aujourd'hui (vendredi) lorsque les triades ont violemment attaqué les manifestants pacifiques», a justifié la fédération.

Le mouvement prodémocratie réclame l'instauration d'un suffrage universel plein et entier ainsi que la démission du chef de l'exécutif local, Leung Chun-ying, qu'il considère comme la marionnette de Pékin. La Chine a accepté le principe du vote libre tout en conservant le contrôle des candidatures.

Les étudiants, fer de lance du mouvement, avaient donné à Leung Chun-ying jusqu'à jeudi minuit pour démissionner. Peu avant l'expiration de l'ultimatum, celui-ci a refusé sans surprise, mais proposé l'ouverture d'un dialogue. Cette offre est désormais caduque.

Anarchie

Hong Kong, ancienne colonie britannique, traverse sa plus grave crise politique depuis sa rétrocession à la Chine en 1997. Dimanche, la police antiémeute avait fait usage de gaz au poivre et de gaz lacrymogène.

Des échauffourées ont de nouveau éclaté vendredi entre manifestants et policiers dans le quartier des ministères. Leung Chun-ying a déploré une situation «proche de l'anarchie». «En tant que société civilisée, nous ne pouvons plus permettre que de tels incidents se produisent», a-t-il dit.

PHOTO WALLY SANTANA, AP

Un manifestant du mouvement étudiant tente de négocier avec un résidant exaspéré qui exige le retrait des barricades qui bloquent les rues de Causeway Bay, à Hong Kong, le 3 octobre.

PHOTO CARLOS BARRIA, REUTERS

Un contre-manifestant à Mong Kok.

La «révolution des parapluies», comme elle a été baptisée sur les réseaux sociaux, connaît un fort retentissement à l'étranger et des rassemblements de soutien se sont déroulés dans plusieurs pays.

Mais soumise à de fortes pressions médiatiques et diplomatiques, la Chine a prévenu Washington qu'il ne fallait pas se mêler de cette crise politique, tandis que l'Union européenne a fait part de sa «préoccupation».

Le Parti communiste chinois (PCC) a durci sa censure contre les réseaux sociaux et arrêté au moins une dizaine de dissidents ayant exprimé leur soutien aux manifestants hongkongais, selon des associations de défense des droits de l'homme.

Les demandes des manifestants «ne sont ni légales ni raisonnables», a averti le Quotidien du peuple, organe du PCC, dans un éditorial.

Le ministre des Finances de Hong Kong, John Tsang, a prévenu que les manifestations risquaient de ternir la réputation du territoire qui compte parmi les principales places financières du monde. Les manifestations menacent de «nuire de manière permanente à la confiance du marché», a-t-il estimé.

PHOTO ALEX OGLE, AFP

Un contre-manifestant est retenu par les policiers, à Causeway Bay.

PHOTO BOBBY YIP, REUTERS

Un manifestant prodémocratie blessé est escorté par des policiers, Mong kok.