Le Premier ministre indien Narendra Modi a estimé dimanche que les musulmans de son pays n'allaient pas se plier aux volontés du mouvement islamiste radical Al-Qaïda, qui a récemment annoncé l'établissement d'une nouvelle branche dans le sous-continent indien, dont l'Inde.

«Si quelqu'un pense que les Indiens musulmans vont se plier aux volontés d'Al-Qaïda, il se trompe complètement. Les Indiens musulmans vivront pour l'Inde, ils mourront pour l'Inde. Ils ne veulent rien de mauvais pour l'Inde», a déclaré M. Modi dans une interview réalisée par CNN le 13 septembre dernier et diffusée dimanche.

A propos de l'extrémisme musulman, M. Modi, qui doit venir aux États-Unis les 29 et 30 septembre, a qualifié ce phénomène de «crise contre l'humanité, et pas (...) contre un pays ou une race». «Donc, nous devons voir cela comme une lutte entre l'humanité et l'inhumanité. Rien d'autre».

Les musulmans sont minoritaires en Inde, qui est un pays à majorité hindoue.

L'Inde avait placé en état d'alerte début septembre plusieurs de ses États après qu'Al-Qaïda eut annoncé la création d'une nouvelle filiale du mouvement sur le sous-continent indien, soit en Birmanie, au Bangladesh et dans certaines parties de l'Inde, où vit une population musulmane importante et modérée.

Le Premier ministre indien, qui a été interdit d'accès aux États-Unis pendant des années, doit venir rencontrer le président Barack Obama les 29 et 30 septembre à la Maison-Blanche.

«C'est vrai que nous avons eu des hauts et des bas dans nos relations le siècle dernier. Mais depuis la fin du XXe siècle et la première décennie du XXIe, nous assistons à un grand changement. Nos liens se sont approfondis. L'Inde et les États-Unis sont liés ensemble par l'histoire et la culture. Ces liens vont encore s'approfondir», a déclaré M. Modi.

M. Modi, devenu Premier ministre au printemps,  avait été interdit de visa par la précédente administration américaine, en 2005, en raison des émeutes qui avaient fait plus de 1000 morts dans l'État fédéré du Gujarat (nord-ouest) qu'il dirigeait à l'époque.

Les relations entre les deux pays s'étaient aussi soudainement détériorées fin 2013 après l'arrestation d'une diplomate indienne à New York, soupçonnée de ne pas avoir déclaré dans les formes son employée de maison et de l'avoir sous-payée.