Cinq Tibétains sont morts après que la police a ouvert le feu sur des protestataires non armés dans la province du Sichuan (sud-ouest de la Chine), a rapporté mercredi l'organisation de défense des droits des Tibétains Free Tibet.

La semaine dernière, la police a ouvert le feu sur des habitants à Kardze (préfecture de Ganzi, selon la dénomination chinoise), un secteur de la province du Sichuan dont la population est à majorité tibétaine, selon des organisations de défense des droits de l'homme et Radio Free Asia (RFA), une radio financée par les États-Unis.

Ces habitants protestaient contre l'arrestation d'un chef de village, selon ces sources.

Trois personnes âgées de 18 à 60 ans sont décédées des suites de blessures infligées par les tirs, a affirmé Free Tibet, une ONG basée à Londres, sans préciser la cause du décès des deux autres personnes.

L'organisation Campagne internationale pour le Tibet, basée aux États-Unis, a rapporté qu'un protestataire s'était suicidé en prison. Selon cette organisation, la police a tiré «des projectiles antiémeutes».

Free Tibet a affirmé que plusieurs personnes blessées dans les tirs avaient été privées de soins médicaux.

Les autorités chinoises imposent de sévères restrictions aux journalistes chinois et étrangers dans les régions peuplées par des minorités, limitant ainsi la possibilité de vérifier d'une façon indépendante les informations sur les mouvements de protestation.

Depuis 2009, au moins 120 Tibétains se sont immolés par le feu en Chine pour protester contre la répression dont ils affirment faire l'objet dans les domaines de la culture et de la religion, selon des témoignages relayés par Free Tibet et RFA.

Kardze a déjà été le théâtre de mouvements de protestation. Une religieuse bouddhiste s'y est immolée par le feu en mars, selon les mêmes sources.

Pékin affirme avoir favorisé le développement économique des régions tibétaines pauvres, et accordé des droits étendus en matière de religion.