La Corée du Nord a laissé entendre vendredi que les tirs de missiles effectués la veille n'étaient pas liés à l'arrivée du pape François en Corée du Sud mais à l'anniversaire de la fin de l'occupation japonaise.

Dans un court communiqué qui ne fait aucune mention de la visite papale, l'agence officielle KCNA indique que le numéro 1 du régime, Kim Jong-Un, avait personnellement supervisé une série de tirs d'essai d'un missile tactique de haute précision.

Ces tirs marquaient le 69e anniversaire de la libération de la péninsule coréenne du joug colonial japonais en 1945, a ajouté l'agence.

Jeudi, la Corée du Nord a tiré en mer trois missiles de courte portée quelques minutes avant l'atterrissage de l'avion du pape à Séoul pour une visite de cinq jours, la première d'un souverain pontif en Asie depuis 15 ans.

Deux autres missiles ont été tirés dans l'après-midi.

Dès son arrivée, le pape a lancé un appel aux deux Corées à dépasser les «récriminations» par le dialogue et cesser de recourir au «déploiement de forces».

Le pape argentin a salué «les efforts entrepris en faveur de la réconciliation et de la stabilité sur la péninsule coréenne, et encourage ces efforts car ils constituent le seul chemin vers une paix durable».

La Corée du Nord utilise souvent des tirs de missiles à courte portée pour marquer sa colère vis-à-vis de ce qu'elle considère comme des «provocations» du Sud.

Plusieurs résolutions des Nations unies lui ont interdit de procéder à des tirs utilisant la technologie des missiles balistiques tandis que le Conseil de Sécurité de l'ONU a condamné Pyongyang début juillet pour les tirs les plus récents.

En juin, Pyongyang avait annoncé avec testé avec succès un missile «de pointe» développé «sous le contrôle personnel de Kim Jong-Un».

La Corée du Nord n'est pas connue pour détenir un arsenal de missiles tactiques guidés mais l'analyse d'un film de propagande récent suggère qu'elle pourrait avoir fait l'acquisition d'une variante d'un missile de croisière anti-navires de fabrication russe, le KH-35.

Ennemis jurés du régime communiste depuis la guerre de Corée (1950-53), les États-Unis ont dénoncé jeudi ces nouveaux tirs tactiques et indiqué examiner s'ils enfreignaient les résolutions de l'ONU.

«Nous continuons à appeler la Corée du Nord à s'abstenir de toute action de provocation», a réagi Marie Harf, porte-parole du secrétariat d'État à Washington.