Un ancien responsable politique shanghaïen connu pour ses liens avec l'ex-président chinois Jiang Zemin a été interpellé, ont annoncé mardi des autorités judiciaires, alors que la campagne anticorruption en cours dans le pays ne cesse de prendre de l'ampleur.

Wang Zongnan, aujourd'hui homme d'affaires, a été placé sous enquête il y a deux semaines, soupçonné d'avoir détourné des fonds publics et accepté des pots-de-vin lorsqu'il était à la tête de deux chaînes commerciales publiques, ont précisé les procureurs de Shanghai dans un communiqué.

Wang avait précédemment été le bras droit de l'ancien patron du Parti communiste à Shanghai, Chen Liangyu, qui avait été emporté par un énorme scandale de corruption et condamné en 2008 à 18 ans d'emprisonnement.

Shanghai, capitale financière du pays, a longtemps été le bastion de Jiang Zemin, qui lui-même y avait dirigé le Parti communiste. L'ancien dirigeant et ses alliés au sommet de l'État étaient d'ailleurs surnommés «la fraction de Shanghai», et Jiang a conservé de solides attaches dans la ville.

Chen était lui-même considéré comme un très proche allié politique de Jiang Zemin.

Le président Xi Jinping, arrivé au pouvoir fin 2012, a lancé une vaste campagne anticorruption, disant vouloir s'attaquer aussi bien aux mouches (petits fonctionnaires) qu'aux tigres (hauts dirigeants).

Depuis, au moins 40 responsables d'un rang égal ou supérieur à celui de vice-ministre ont fait l'objet d'une disgrâce, et la mise sous enquête fin juillet de Zhou Yongkang, ancien grand patron de la police chinoise, a fait figure de coup de tonnerre.

Zhou, qui avait été pendant dix ans l'un des hommes les plus puissants du régime, est le plus haut responsable à faire l'objet d'une enquête depuis près de quatre décennies.

Or, Zhou était aussi considéré comme un allié de Jiang Zemin.

Certains médias officiels chinois n'hésitaient d'ailleurs pas à souligner que l'arrestation de Wang Zongnan - qui s'était retiré il y a un an de la direction du conglomérat public Bright Food - «pourrait marquer le début d'une tempête anticorruption balayant Shanghai».

Des médias d'État avaient par ailleurs indiqué que des investigations approfondies seraient conduites pendant deux mois à Shanghai par des inspecteurs de la Commission centrale d'inspection de la discipline, le gendarme du PC.