La police a abattu vendredi neuf personnes soupçonnées de terrorisme au Xinjiang, région musulmane du nord-ouest de la Chine régulièrement en proie à des violences intercommunautaires, ont annoncé les médias chinois.

Les suspects avaient été identifiés dimanche par la police «pendant une enquête sur un groupe terroriste», a écrit l'agence de presse Chine Nouvelle.

Découverts dans un champ de maïs du Comté de Karakax, dans la préfecture de Hotan, ils s'étaient retranchés dans une maison abandonnée, d'où ils avaient «résisté à leur arrestation en jetant des explosifs dans la foule», selon l'agence.

Chine Nouvelle a affirmé qu'un dixième membre de ce petit groupe avait été capturé et qu'il n'y avait pas eu de victimes parmi les membres des forces de l'ordre, ni dans la population.

Deux jours auparavant, mercredi, l'imam à la tête de la plus grande mosquée de Chine, à Kachgar, également au Xinjiang, Jume Tahir, avait été tué, et deux de ses assassins présumés abattus par la police.

Lundi, des dizaines de personnes ont été tuées ou blessées dans un affrontement, que les autorités ont qualifié d'«attaque terroriste», dans le district de Yarkand, juste avant la fin du ramadan.

Selon les médias officiels, un gang «armé de couteaux» y a attaqué un poste de police et d'autres bâtiments officiels, et les policiers ont alors abattu «des dizaines» d'assaillants.

Un groupe de défense des Ouïghours a fait état quant à lui d'«une centaine de morts et de blessés».

Ces récentes violences au Xinjiang font suite à un attentat suicide commis en mai sur un marché d'Urumqi, la capitale du Xinjiang, qui avait fait 43 morts, dont les quatre agresseurs, et une centaine de blessés.

En réaction, le gouvernement avait annoncé une vaste campagne de lutte antiterroriste, qui s'est traduite par des condamnations en masse au terme de procès expéditifs.

Les Ouïghours, qui constituent la première ethnie du Xinjiang, sont des musulmans turcophones en partie hostiles à la tutelle de Pékin, et dont une frange radicalisée est, selon les autorités, à l'origine de sanglants attentats survenus ces derniers mois dans la région et en dehors.

Des groupes de défense des droits de l'homme estiment que la politique répressive suivie par Pékin à l'encontre de la culture et de la religion des Ouïghours alimente les tensions et les violences au Xinjiang.