Le département d'État américain a pressé à nouveau la Chine jeudi de libérer le dissident chinois pro-démocratie Liu Xiaobo, mais est resté muet sur un projet d'élus américains de rebaptiser une rue de Washington à son nom.

Pékin a mis en garde Washington contre la proposition d'élus de rebaptiser la rue de l'ambassade de Chine aux États-Unis du nom du prix Nobel de la Paix, un écrivain condamné en 2009 à 11 ans de prison pour avoir lancé une pétition réclamant des réformes démocratiques.

M. Liu - dont la femme Liu Xia est assignée à résidence depuis que son mari a reçu le prix Nobel en 2010 - «a joué un rôle important dans l'avancée du dialogue en Chine», a fait valoir la porte-parole du département d'État Marie Harf.

Liu Xiaobo «est un porte-voix. Il devrait être libéré de prison (et) l'assignation à résidence de sa femme devrait être levée», a estimé Mme Harf lors de son point de presse.

Mais Mme Harf n'a pas voulu s'exprimer sur le projet de rebaptiser une rue à son nom à Washington. «Publiquement nous ne prenons pas position sur cela en ce moment», a-t-elle dit.

Une commission de la Chambre a validé mardi ce projet qui doit encore passer par la Chambre des représentants et le Sénat.

La rue en question, nommée actuellement International Place, abrite plusieurs ambassades et est administrée par le gouvernement fédéral. Le président du conseil municipal de Washington, Phil Mendelson, soutient l'initiative, mais veut qu'elle soit soutenue par une loi votée par le Congrès.

Ce projet s'inspire d'une décision de 1984 de rebaptiser la rue de l'ambassade soviétique en l'honneur du dissident russe Andreï Sakharov. Les autorités russes avaient ensuite rendu sa liberté de mouvement à M. Sakharov.

La Chine avait qualifié cette initiative de «provocatrice» et décrit Liu Xiaobo comme «un homme qui viole les lois chinoises».