Au moins 29 personnes ont péri dans le naufrage d'un traversier pris dans une tempête sur un fleuve au Bangladesh, mais les secours craignent un bilan beaucoup plus lourd, des dizaines de passagers manquant à l'appel.

Les responsables des opérations de sauvetage ont indiqué avoir échoué à redresser le MV Miraz qui transportait jusqu'à 200 passagers et repose désormais sur le lit du fleuve Meghna, très large et profond à cet endroit.

«Beaucoup de passagers s'étaient réfugiés dans les ponts inférieurs du navire pour se protéger du vent. Ils ont été piégés. Je crains que la plupart des corps ne soient retrouvés à l'intérieur», a déclaré à l'AFP le responsable du trafic fluvial, Shamsuddoha Khandaker.

«Le bilan est désormais de 29 morts, dont 16 femmes et enfants», a indiqué le chef de la police locale, Ferdous Ahmed.

Jusqu'à 40 personnes ont pu regagner la rive à la nage ou ont été secourues par des pêcheurs alors que le bateau commençait à chavirer. Mais le drame s'est déroulé en quelques minutes.

Le nombre exact de passagers n'était pas connu précisément, les traversiers transportant souvent plus de personnes que leur capacité officielle.

D'après Shamsuddoha Khandaker, ce bateau peut transporter 500 passagers sans fret, mais les enquêteurs pensent qu'il n'y avait pas plus de 150 à 200 passagers au moment de l'accident, survenu dans le district de Munshiganj à une cinquantaine de kilomètres au sud de Dacca, la capitale.

Des survivants accusent le capitaine du traversier d'avoir sciemment ignoré la détérioration des conditions météo alors que les conditions de navigation étaient très mauvaises avec des vents violents et des «vagues géantes», selon M. Khandaker.

«Le ciel s'est obscurci et des dizaines d'entre nous lui ont demandé de ramener le traversier sur la rive la plus proche à l'approche de la tempête. Il ne nous a pas écoutés», a raconté à l'AFP un rescapé, Mohammad Ali, évoquant «trois énormes vagues».

«Le traversier a résisté aux deux premières, mais la troisième l'a déséquilibré et il a coulé en quelques minutes». L'homme a vraisemblablement perdu sa femme et leur fille de six ans dans la catastrophe.

Les accidents de navigation fluviale sont très fréquents, en particulier pendant les tempêtes qui surviennent avant la mousson au Bangladesh qui compte plus de 200 fleuves et rivières.

Les experts dénoncent régulièrement un entretien insuffisant et une surcharge des bateaux.

Le bateau est le principal moyen de transport dans les zones rurales, en particulier dans le sud et le nord-est du pays.

Environ 150 personnes sont mortes dans ce même district en mars 2012 dans le naufrage d'un traversier surchargé transportant quelque 200 passagers qui avait heurté en pleine nuit une barge pétrolière.

En 2011, 32 personnes avaient perdu la vie au même endroit dans la collision d'un traversier avec un cargo. Et en 2009, un autre traversier surchargé avait coulé au large de l'île Bhola dans le sud, causant la mort d'au moins 85 personnes.

Selon la marine, plus de 95 % des barques et bateaux transportant des passagers ne respectent pas les critères minimums de sécurité.