Les parents des adolescents noyés dans le naufrage du traversier sud-coréen ont manifesté vendredi aux abords du palais présidentiel à Séoul, la photo de leurs enfants dans les bras, bientôt rejoints par des centaines de personnes.

Les parents, qui demandaient une rencontre avec la présidente Park Geun-Hye, ont été bloqués aux abords du palais, la Maison bleue, par des centaines d'agents de police, dont plusieurs membres des patrouilles antiémeutes.

Les manifestants se sont alors assis à proximité du palais. En fin d'après-midi, ils avaient été rejoints par une foule toujours plus nombreuse.

Les parents serraient contre eux la photo de leur enfant disparu dans le naufrage du Sewol, le 16 avril, à quelques kilomètres au large de la côte méridionale de la Corée du Sud.

La catastrophe a fait 302 morts ou disparus, dont 280 étudiants d'un établissement du sud de Séoul qui étaient en voyage scolaire.

«Nous voulons rencontrer la présidente pour lui présenter nos demandes», a déclaré à l'AFP un porte-parole des parents, Kim Byeong-Kwon. «Nous resterons ici jusqu'à ce que nous l'obtenions».

Les proches des disparus réclament des explications sur la mise en route trop lente selon eux des opérations de secours. Ils veulent aussi savoir pourquoi le premier corps n'a été extrait de l'épave que trois jours après le drame.

Des sympathisants ont collé des petits bateaux en papier plié, jaunes, sur la carrosserie des voitures de police. Certains portaient des messages: «Je suis désolé, les enfants», «Souvenez-vous du Sewol», «Honte à la Corée du Sud».

Le rassemblement avait démarré la veille au soir, devant la chaîne de télévision publique KBS-TV dont un journaliste avait noté que le bilan du naufrage était nettement inférieur au nombre de morts sur la route chaque année en Corée du Sud.

Vendredi en fin de journée, le président de la chaîne, Gil Hwan-Young, a rencontré les manifestants et leur a dit que le journaliste allait démissionner, convaincant ainsi la foule de se disperser.

La présidente sud-coréenne a rencontré les proches à deux reprises et présenté ses excuses publiques. Sa cote de popularité a piqué du nez après ce drame, qui a révélé le laxisme des consignes de sécurité des transports de passagers en mer et la légèreté des contrôles sur les compagnies maritimes.

Les premiers éléments d'enquête indiquent que le fret transporté par le traversier était trois fois supérieur au niveau recommandé. Le bateau était en outre moins résistant à la houle en raison de l'ajout illégal de cabines supplémentaires sur plusieurs ponts, en 2012.

Le bilan vendredi était de 273 morts et 31 disparus. Quatre cadavres ont été retrouvés ces dernières 24 heures. Les autorités avaient laissé entendre que les opérations de récupération des corps pourraient s'achever ce week-end.