Anciens combattants, leaders communistes et touristes devaient se rassembler dans la ville de Diên Biên Phu mercredi pour célébrer le 60e anniversaire de la victoire «historique» vietnamienne sur les troupes coloniales françaises.

La sanglante bataille de Diên Biên Phu a duré 56 jours dans cette vallée du nord-ouest du Vietnam et prend fin le 7 mai 1954 par la chute du camp retranché français, qui scelle la fin de la présence française en Indochine et l'émergence du Vietnam en tant que nation indépendante.

«La victoire de Diên Biên Phu a été un tournant historique et doré», a déclaré à l'AFP le ministre de la Défense Phung Quang Thanh après avoir visité le plus grand cimetière de combattants vietnamiens tombés lors de la bataille.

«C'est une victoire qui a aidé à mettre fin au colonialisme et a amené le Vietnam à son indépendance», a-t-il ajouté.

Le pays ne sera finalement réunifié qu'après la chute de Saïgon le 30 avril 1975, qui met fin à la deuxième guerre d'Indochine, consacrant la victoire du Nord sur le Sud, malgré l'engagement militaire américain dans cette guerre du Vietnam.

Vingt ans plus tôt, Diên Biên Phu fait au total quelque 13 000 morts ou disparus. Au rythme des bombardements et des combats en face à face, les corps des soldats des deux camps restent pourrir sur les collines.

L'un des sites clés de la bataille, Eliane (plusieurs positions stratégiques avaient des noms de femmes), grouillait mardi, à la veille des cérémonies anniversaire, de touristes grimpant sur des chars français en train de rouiller ou explorant les tranchées.

«En seulement un mois, nous avions creusé quelque 400 kilomètres de tranchées autour de Diên Biên Phu, cela a été une clé de notre victoire», a expliqué l'ancien combattant Ngyuen The Tran, 81 ans, venu rendre hommage à ses camarades tombés au combat.

«J'espère qu'ils reposeront en paix à jamais. Ils sont morts mais je suis toujours là pour me souvenir d'eux», a-t-il ajouté, se disant «heureux» que ce champ de bataille soit aujourd'hui une jolie petite ville.