Les États-Unis sont inquiets de l'instauration de la charia, la loi islamique, à Brunei, richissime sultanat d'Asie du Sud-Est, a indiqué une responsable de l'administration américaine mardi.

Pour autant, le département d'État ne s'allie pas à l'appel au boycott d'hôtels liés au sultan Hassanal Bolkiah, lancé par des personnalités, dont Richard Branson, le patron de Virgin.

«Notre ambassadeur a fait part de nos inquiétudes au gouvernement de Brunei en privé», a dit Jennifer Psaki, porte-parole de la diplomatie américaine.

Mais le ministère «n'a pas pris position» sur l'appel au boycott des hôtels de la chaîne Dorchester Collection, qui comprend les très chics Dorchester à Londres et Beverly Hills Hotel à Los Angeles.

M. Branson a interdit à son personnel d'y résider.

«Le département d'État n'interdit pas à ses employés de se loger dans un hôtel Dorchester», a dit Mme Psaki.

A Brunei, la phase initiale de l'application de la charia prévoit des amendes ou des peines de prison pour de petites offenses comme les comportements jugés indécents, l'absence à la prière du vendredi et les grossesses illégitimes. Les peines les plus sévères seront introduites fin 2015. Elles prévoient notamment la lapidation pour sodomie et adultère.

Les Nations unies ont exprimé leur «profonde inquiétude» et l'ONG Human Rights Watch a dénoncé des «châtiments moyenâgeux».

Brunei est le seul État d'Asie du Sud-Est à appliquer la charia. En Indonésie, pays musulman le plus peuplé du monde, seule la province autonome d'Aceh, sur l'île de Sumatra, a introduit la loi islamique.