L'organisation responsable de l'application du traité d'interdiction complète des essais nucléaires (CTBTO) est capable de détecter un éventuel nouvel essai nord-coréen dès qu'il se produira, a affirmé lundi à New York son secrétaire administratif, le Burkinabé Lassina Zerbo.

La CTBTO dispose d'un réseau de plusieurs centaines de stations de surveillance pour repérer les secousses sismiques ou les émissions de radioactivité signalant un essai nucléaire. L'organisation vient de signer un accord avec l'Équateur pour installer des instruments de mesure sur les îles Galapagos.

Rappelant que le système avait repéré le dernier essai mené par Pyongang en 2013, M. Zerbo a ajouté: «Nous sommes toujours prêts, qu'ils (les Nord-Coréens) l'annoncent ou pas, nous serons capables de le détecter».

Des images satellite ont révélé que Pyongyang pourrait préparer un quatrième essai nucléaire en dépit de lourdes sanctions internationales. Ces nouvelles images montrent apparemment un mouvement accru de véhicules et de matériel à proximité du site de Punggye-ri, où la Corée du Nord procède à ses essais.

M. Zerbo a refusé de se prononcer sur ces signes précurseurs, l'imagerie satellite ne faisant pas partie du système de contrôle de la CTBTO.

«Notre système est capable de détecter toute explosion qui serait liée au développement d'armes de destruction massive», que l'essai soit souterrain, sous-marin ou aérien, a-t-il expliqué. «Je suis persuadé que ce système représente un sérieux instrument de dissuasion pour quiconque chercherait à mener un essai clandestin».

Il a «appelé la Corée du Nord à ne pas mener d'essai», et a décidé un moratoire en attendant de signer le traité.

Le traité CTBT, qui interdit les essais nucléaires à des fins civiles ou militaires, a été négocié en 1996 et a jusqu'ici été signé par 183 pays. Mais pour qu'il puisse entrer en vigueur, 44 États clés disposant de la technologie nucléaire doivent impérativement le ratifier, et 36 l'ont fait à ce jour. Seuls les États-Unis, la Chine, la Corée du Nord, l'Égypte, l'Inde, l'Iran, Israël et le Pakistan manquent à l'appel.

L'éventuelle application du traité sera surveillée par la CTBTO, dont les instruments de mesure répartis partout dans le monde ont déjà été utilisés après l'accident nucléaire de Fukushima au Japon en mars 2011 ou lors des tests nucléaires de la Corée du Nord en 2006, 2009 et 2013.

Interrogé par ailleurs sur le vol MH370 de Malaysia Airlines qui a mystérieusement disparu le 8 mars, M. Zerbo a confirmé que le CTBTO n'avait pas détecté d'explosion qui pourrait expliquer cette disparition.

M. Zerbo se trouvait à New York pour l'ouverture de la troisième session du comité préparatoire à la conférence des États parties au CTBT qui doit se tenir en 2015.