Un ex-haut gradé chinois accusé de posséder des dizaines de domiciles, une statue en or de Mao et des caisses de liqueur fine a été inculpé de corruption, a rapporté mardi la presse officielle.

Ces poursuites, qui montrent que les militaires en Chine ne sont plus épargnés dans les révélations de corruption, pourraient déboucher sur le plus retentissant scandale pour l'Armée populaire de libération (APL) depuis des années.

Gu Junshan, un ex-général qui occupait de hautes responsabilités dans la logistique de l'armée chinoise, devra répondre des chefs de corruption, pots-de-vin, détournement d'argent public et abus de pouvoir, a précisé l'agence Chine nouvelle.

Les investigations ont montré que cet officier supérieur possédait plusieurs dizaines d'appartements dans le centre de Pékin ainsi qu'une imposante demeure dans la ville de Puyang, dans la province centrale du Henan, à l'architecture s'inspirant de la Cité interdite, l'ancien palais des empereurs chinois.

Cette résidence était décorée de luxueux objets d'art, avait affirmé en janvier le magazine économique Caixin, au terme de deux ans d'enquête.

De nombreux biens y ont été saisis, dont une statue en or de Mao Tsé-toung, un bateau modèle réduit et une cuvette, également en or, selon le magazine.

L'ex-général Gu, qui avait été nommé responsable adjoint du département de la logistique de l'APL en 2009, se serait enrichi grâce à des commissions illégales sur des commandes logistiques et des ventes de terrains, selon Caixin.

Les affaires de corruption touchant l'armée en Chine sont généralement entourées du secret afin de préserver l'image de l'institution, pilier du régime.

«La gloire infinie de l'APL a été ternie à cause de canailles telles que Gu Junshan», a écrit dans un commentaire le Quotidien du Peuple, organe du PC chinois, dont tous les officiers de l'APL sont membres.

Ces révélations s'inscrivent dans la campagne «mains propres» lancée par le président Xi Jinping, chef suprême du PC chinois et de l'armée, dont il préside la Commission militaire centrale, l'organe du Parti qui supervise les affaires militaires.

L'an dernier, l'APL s'était déjà vu interdire l'achat de luxueuses limousines, premier signal d'une reprise en main.

Le général Gu avait vraisemblablement été placé sous enquête depuis 2012, sans que la presse en parle. Son nom avait disparu cette année-là de l'organigramme du ministère de la Défense.

Sous juridiction militaire, son procès ne devrait pas être rendu public.