Une manifestation contre un projet d'usine chimique dans le sud de la Chine a été dispersée dans la violence, mais les autorités insistaient lundi sur le retour à l'ordre et sur le fait qu'aucun mort n'était à déplorer.

Les réseaux sociaux chinois ont publié de nombreuses photographies de protestataires blessés, certains baignant dans leur sang, d'autres portant des traces présumées de coups de matraque ou souffrant de plaies ouvertes.

L'AFP n'a pu vérifier l'authenticité de ces clichés. Les témoignages sur cette manifestation dans la ville de Maoming, dans la province du Guangdong, étaient censurés lundi par la police de l'internet.

Dans un bref communiqué, la municipalité de Maoming s'est bornée à confirmer que des résidents avaient manifesté dimanche contre un projet d'usine de paraxylène, un liquide inflammable très toxique utilisé dans la confection de films et de tissus en polyester.

Selon les autorités, un petit nombre de «casseurs» auraient jeté des pierres et des bouteilles, imposant l'intervention des forces de l'ordre.

«Personne n'est mort lors des incidents», ont-elles affirmé, sans préciser le nombre de contestataires.

Il n'est pas rare que des pollutions industrielles soient à l'origine de véritables soulèvements locaux en Chine, où la croissance très forte de ces dernières années s'est faite aux dépens de la protection de l'environnement.

Mais les Chinois, en particulier les classes moyennes émergentes, sont devenus plus conscients des conséquences sur leur santé et la contestation se renforce, inquiétant même le gouvernement.

Plusieurs projets d'usines de paraxylène ont déjà provoqué des mobilisations populaires, conduisant des villes comme Dalian et Ningbo à les abandonner.