Le gouvernement du Cambodge a lancé une vaste campagne de répression contre l'opposition, samedi, évacuant son principal site de rassemblement, interdisant les manifestations de rue et demandant aux tribunaux de se pencher sur les leaders de l'opposition, accusés d'encourager un soulèvement populaire.

Les policiers ont dispersé environ 1000 protestataires antigouvernementaux dans un parc de la capitale, Phnom Penh, samedi. La veille, quatre personnes avaient été tuées lorsque la police cambodgienne a ouvert le feu pour disperser une manifestation de travailleurs de l'industrie du textile en grève.

Des centaines de policiers de l'escouade antiémeute ont investi les lieux après avoir demandé aux manifestants de quitter le parc de la Liberté, que ces derniers occupent depuis la mi-décembre pour exiger la démission du premier ministre, Hun Sen, et le déclenchement d'élections anticipées.

Ils soutiennent que les élections générales de juillet dernier ont été entachées d'irrégularités et que la formation politique d'opposition, le Parti du sauvetage national du Cambodge (CRNP), a été privé d'une victoire qui aurait dû lui revenir.

Les leaders du CRNP, Sam Rainsy et Kem Sokha, ont pour leur part été cités à comparaître le 14 janvier en vertu d'un mandat déposé par des procureurs à la cour municipale de Phnom Penh.

Le document, qui a été publié samedi sur le site internet de la formation politique, précise que les deux hommes devront répondre à des allégations voulant qu'ils auraient incité des gens à commettre des actes criminels et des gestes pouvant provoquer un soulèvement populaire.